Belgique

"Face au défi climatique, il faudra beaucoup investir", affirme Paul Magnette à la réunion de rentrée du PS

© RTBF

Par Fabien Van Eeckhaut

Pour sa rentrée de septembre, le PS tenait non pas un "congrès" mais des "rencontres écosocialistes" à Mons. Débats, ateliers de réflexions avec notamment la jeune activiste climatique Adelaïde Charlier. Et en conclusion, un discours forcément du président du parti Paul Magnette qui a tenu à donner à son discours de rentrée – après les sorties médiatiques du matin dans la presse écrite du week-end – un ton résolument tourné vers le contexte du défi climatique, de la transition écologique, sur fond de catastrophes naturelles – jusque sur notre sol – et de dérèglements climatiques. "Les inondations de cet été confirment l’urgence d’agir face au dérèglement climatique. La menace nous a paru abstraite, on entendait parler de la fonte des glaces, des tornades et des incendies au bout du monde. Aujourd’hui, nous sommes touchés dans notre chair".

Un "signal d’alarme" dans un contexte forcément relu pour s’efforcer de montrer un PS en ordre de marche à tous les niveaux de pouvoirs pour s’afficher comme un acteur important dans le changement d’attitude à avoir pour faire face à la crise climatique. "Le XXIe siècle sera celui de la transition climatique et énergétique. Le PS doit en être le pionnier comme nous l’avons été sur d’autres combats, pour la justice et dans l’intérêt de tous"Et là le clivage habituel gauche-droite n’est jamais loin : "Ce qui se joue dans la crise climatique, c’est une triple injustice sociale : ces dérèglements sont causés par les groupes sociaux les plus riches. Les 1% les plus riches produisent à eux seuls deux fois plus de gaz à effet de serre que les 50% les plus pauvres". Ou encore "Les premiers responsables sont aussi ceux qui en subissent le moins les conséquences : ils peuvent rouler Tesla, isoler leurs maisons, installer des climatiseurs, placer des panneaux photovoltaïques, et continuer à prendre l’avion, même si les prix augmentent. Les familles modestes ont du mal à acheter ou louer un logement bien isolé et bien aéré, peuvent difficilement changer de voiture. Les aliments, produits d’entretien et les cosmétiques naturels leur sont difficilement accessibles. C’est pour cela que nous voulons faire de la lutte contre les inégalités environnementales un combat fondamental".

Autre morceau choisi : "Si les inégalités environnementales sont si profondes, c’est à cause de la logique libérale de la concurrence et du profit à tout prix. Les familles déménagent et sont obligées d’utiliser une voiture à cause de la spéculation immobilière. Les marchés libéralisés de l’énergie tirent les tarifs et les factures des familles à la hausse, pendant que la droite refuse le contrôle des prix".

Nous avons déjà changé le monde par le passé, nous allons le refaire

Face aux défis qui s’annoncent et pour aider la société entière à changer dans ses attitudes, ses modes de consommation, le PS plaide pour des "mesures fortes, pas des mesurettes" et surtout pour "investir". Un mot dont Paul Magnette joue en sachant qu’il hérisse déjà certains : "Il faut investir et je sais que cela ne sera pas facile, à voir déjà certaines réactions. Ce sera notamment un bras de fer à mener au fédéral. Certains à droite nous annoncent déjà le retour à l’austérité, disant c’est fini le covid, c’est fini de dépenser. Ce serait une erreur majeure".

Investir donc, des investissements de grande ampleur pour créer, dit-il, un "électrochoc" : "Investissons d’urgence dans la réparation de nos paysages abîmés par une urbanisation sauvage, dans la solidarité internationale, dans l’isolation des bâtiments, la transformation des entreprises, la mobilité ! […]. Investissons d’urgence dans la réparation de nos paysages abîmés par une urbanisation sauvage, dans la solidarité internationale, dans l’isolation des bâtiments, la transformation des entreprises, la mobilité !". Paul Magnette est alors revenu sur sa "petite idée" concernant une gratuité progressive des transports en commun dont la SNCB.

Et de conclure : "Vous attendez de nous de changer le monde. Nous l’avons déjà fait par le passé. Nous allons le refaire". Sous les applaudissements de ses militants et partisans, des convaincus. Reste à trouver à présent des partenaires de gouvernement pour avancer. Et là on a pu comprendre durant la journée que cela n’était pas forcément gagné… De quoi annoncer un automne politique plutôt tendu.

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