Liège

Fatigue cognitive et Covid long : une étude développée par l’ULiège

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Par Bénédicte Alié

Problèmes de mémoire ou de concentration, fatigue excessive, troubles du sommeil… Autant de symptômes qui traduisent peut-être bien une fatigue cognitive. Certaines maladies peuvent générer cette fatigue spécifique. C’est le cas par exemple de la sclérose en plaques, une maladie inflammatoire chronique du système nerveux, mais aussi du Covid et tout particulièrement le Covid long.

J’ai cru que je perdais la boule"

"J’ai eu le Covid en mars, tout au début de la pandémie et au mois d’août j’ai eu l’impression que je perdais la boule ! Je me sentais extrêmement fatiguée mais j’avais surtout de gros problèmes d’ordre neurologiques comme des troubles de l’attention, des troubles de la mémoire. Je faisais les choses de manière désordonnée, j’utilisais un mot pour un autre".

Trois ans après avoir contracté le Covid, Anne-Sophie Spiette souffre encore de ses conséquences. Parmi celles-ci, la fatigue cognitive, objet d’une étude scientifique menée par des chercheurs de l’ULiège, en collaboration avec plusieurs hôpitaux.

Fabienne Colette est neuropsychologue et chercheuse au FNRS." Pourquoi se sent-on fatigué à certains moments, pourquoi certaines pathologies sont-elles associées à une fatigue cognitive importante ? Il y avait encore très peu d’études jusqu’ici qui essaient de comprendre comment le cerveau réagit en situation de fatigue."

 

La fatigue cognitive, à bien distinguer de la fatigue physique, est le plus souvent générée par une activité exigeante, répétée, qui s’inscrit dans la durée. " C’est vraiment cette impression de ne plus savoir rassembler ses idées et de ne plus avancer dans son travail, de ne plus être efficace" explique Fabienne Colette. Et de préciser "ce qui est très différent de la somnolence qui est en lien avec un manque de sommeil et l’envie physiologique de se reposer. Là, une petite sieste peut permettre de récupérer. Alors que dans le cas de la fatigue cognitive, il suffit parfois, lorsqu’elle n’est pas trop importante, de faire une pause, de prendre l’air, de faire tout autre chose pour pouvoir se recentrer sur la tâche initiale".

Pour étudier la fatigue cognitive, l’IRM (Imagerie par Résonnance Médicale) est l’outil de prédilection. Les personnes qui se portent volontaires pour participer à l’étude réalisent des tests auditifs et visuels qui font appel à la mémoire. Car mémoire et fatigue cognitive sont liées. "On parle ici de la mémoire de travail ou de la mémoire à court terme. Celle qui nous permet de maintenir des informations un petit moment dans notre cerveau et de jongler avec celles-ci" explique Gilles Vandewalle, chercheur en neurosciences. Retenir un numéro de téléphone ou répéter une série de lettres énoncées préalablement dans un ordre précis, sont des actions qui sollicitent la mémoire à court terme. Cette dernière tâche est précisément analysée par les chercheurs de l’ULiège. " L’IRM va réaliser une image précise du cerveau en trois dimensions qui va permettre de localiser d’éventuelles anomalies dans le fonctionnement de celui-ci" conclût Gilles Vandewalle.

L’objectif de cette étude est aussi d’identifier le type de prise en charge psycho-éducative la plus adaptée pour gérer au mieux cette fatigue cognitive.

Pour mener à bien cette étude, l’ULiège fait appel aux volontaires. Infos : covcog@uliege.be

Fatigue cognitive et Covid long: une étude développée par l'ULiège

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