Environnement

Faut-il être riche pour être écolo ?

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La question des inégalités va se retrouver dans tous les changements que la société va devoir réaliser pour limiter le réchauffement climatique. Pour limiter les effets de celui-ci, il est nécessaire de réduire notre consommation d’énergie fossile.

Cependant, la société et son fonctionnement sont aujourd’hui extrêmement dépendants de l’énergie dont plus de 70% est d’origine fossile en Belgique (diesel, gaz, essence…). L’énergie se retrouve en effet dans toutes les activités de notre quotidien, du chauffage à la mobilité en passant par la production d’électricité mais également la production des biens et services qui nous entourent.

S’attaquer au changement climatique, à travers différents types de mesures (taxes jouant sur les prix, réglementations, …) nécessite donc de traiter de l’omniprésente question énergétique. Un point d’attention tout particulier doit donc être porté à une éventuelle hausse des prix des produits et services de "première nécessité" et à la capacité de chacun d’absorber une éventuelle hausse des prix, comme c’est le cas aujourd’hui avec l’augmentation du prix des différentes énergies.

Pour prendre les bonnes mesures, il est nécessaire de tenir compte de l’acceptabilité sociale de celles-ci d’autant plus que contrairement à ce que l’on peut penser, ce sont souvent les personnes en situation précaire qui contribuent le moins au changement climatique, non pas par choix mais par nécessité.

En Europe, les 50% des plus bas revenus émettent en moyenne 5 tonnes de CO2/an/personne alors que les 10% des revenus les plus élevés émettent environ 30 tonnes CO2/an/personne.

Qu’est-ce que ça veut dire ? La moitié la plus précarisée des citoyens émet moins que les 10% des citoyens les plus aisés. Cela veut également dire qu’un citoyen faisant partie des 50% des plus précarisés consomme en moyenne 6 fois moins d’énergie fossile qu’une personne faisant partie des 10% les plus aisés. Cela peut aussi vouloir dire que les 50% des citoyens dont les revenus sont les plus bas sont en moyenne, déjà sur la bonne voie pour 2030.

Rappelons-le, lors de la COP21 en 2015, 196 États s’étaient en effet engagés à réduire leurs émissions de CO2 d’ici 2030 d’au moins 55% par rapport aux niveaux de 1990.

En Belgique, pour faire partie des 10% les plus riches il faut gagner plus de 5800€ soit 3200€ nets environ. Au-delà du symbole important que sont les voyages en jet privé, il n’y a donc pas que les millionnaires qui soient en dehors de la trajectoire carbone soutenable.

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Et au niveau mondial ?

Dans le monde, les 50% les plus pauvres émettent 10% des émissions de gaz à effet de serre mondiales alors que les 10% les plus riches émettent 49% des émissions de gaz à effet de serre. Dis autrement, les 10% les plus riches émettent 5 fois plus que les 50% les plus pauvres. La problématique climatique n’est donc pas une question de surpopulation mais plutôt une question de répartition.

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L’augmentation du prix de l’énergie révèle les inégalités dans toutes les activités de notre quotidien, du chauffage à la mobilité en passant par l’électricité et la production des biens et services qui nous entourent, du pain aux autres produits alimentaires.

La question des inégalités devra se poser dans tous les changements nécessaires à la transition énergétiques. Elle doit tenir compte de l’acceptabilité sociale des mesures décidées.

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