Faut-il fusionner certaines communes bruxelloises ? Le débat est récurrent dans la capitale. Les partis flamands dénoncent régulièrement la complexité du découpage institutionnelle à Bruxelles. Sans rien imposer, la députée bruxelloise CDnV Bianca Debaets souhaite en tout cas qu’il y ait un cadre législatif incitatif pour permettre la fusion volontaire de communes, comme c’est le cas en Flandre et en Wallonie. Elle vient de déposer une proposition de résolution en ce sens.
Economie d’échelle
Le premier argument déployé en faveur de la fusion de communes, c’est la réduction des coûts, le gain d’efficacité aussi. "Les communes pourraient réaliser des économies d’échelles. Cela veut donc dire limiter les dépenses communales " avance Bianca Debaets. Et cela, dans un contexte où de nombreuses communes bruxelloises sont dans le rouge. Alors pour les inciter à franchir le cap de la fusion, la députée bruxelloise veut mettre en place un système de reprise de la dette. " Si on regarde l’exemple de la Wallonie, ça pourrait être une somme de 500 euros par habitant. J’ose espérer que la nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques veut quand même tous que Bruxelles fasse mieux que maintenant".
Perte de proximité
Alors cela suffira-t-il à convaincre les bourgmestres bruxellois. A Berchem-Sainte-Agathe, Christian Lamouline estime que c’est une fausse bonne idée. "Je crois que ça n’apportera pas une réponse aux problèmes budgétaires auxquels sont confrontées nos communes. Et puis surtout, cela va entraîner une perte de proximité. Et je crois quand on augmente la taille des communes, inévitablement on a une perte de proximité. Donc moi je plaide beaucoup plus pour davantage de synergie et même de collaborations structurelles. Ça, je crois que c’est beaucoup plus utile pour nous aider à fonctionner".
Avant de demander l’avis des politiques, il faut surtout demander l’avis des citoyens
A ce stade, il n’y a aucune démarche connue émanant des communes elles-mêmes pour une fusion volontaire. Ce que nous confirme Bernard Clerfayt, le ministre bruxellois des pouvoirs locaux. "A Bruxelles, le débat sur la fusion des communes ne semble intéresser que les néerlandophones. Ce débat a d’ailleurs été rejeté en Commission du Parlement. Néanmoins, avant de demander l’avis des politiques, il faut surtout demander l’avis des citoyens. Souhaitent-ils que leur commune fusionne avec une commune voisine ? Cet exercice, nous le faisons dans le cadre des Futurs de Bruxelles, une consultation auprès d’un échantillon de Bruxellois d’une ampleur jamais connue dans la Région et dont les résultats seront connus après l’été. Laissons se dérouler ce processus de consultation citoyenne sans nouvelle intervention ou lobbying politique".