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Faut-il prendre des vitamines ? Boire du café ? Que faire en dernière minute ? Quelques conseils pour gérer sa session d'examens

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C’est aujourd’hui que démarre pour eux la session d’examens de janvier dans plusieurs Hautes écoles ou universités. Par exemple, l’ULB, l’UCLouvain ou encore l’Université de Mons. D’autres students de l’ULiège ou de l’Université de Namur par exemple, ont déjà commencé les épreuves il y a une semaine. Ce qui n’empêche pas d’avoir peut-être besoin de quelques conseils pour tenir jusqu’au bout de la session. Voici donc ce qu’il vaut mieux (et ne vaut mieux pas) faire en blocus selon plusieurs spécialistes.

L’aspect santé, ce qui aide à garder de l’énergie et rester en forme

"En ce qui concerne la santé, les conseils de base sont assez simples et évidents", explique Florence Vanderstichelen, directrice du service d’aide aux étudiants des différents sites de l’UCLouvain. "Bien s’alimenter, bouger, respecter son sommeil et voir des gens. Ne pas rester seul dans sa bulle".

 

Café et boissons énergisantes pour tenir le coup ?

Il ne faut pas en abuser. "Un café ou une canette, ça peut aller", détaille Florence Vanderstichelen. "Mais pour rester en forme, éveillé et en capacité d’absorber de la matière, on n’a pas besoin d’un énième café ou d’une énième boisson énergisante. Ce qu’il faut, c’est bouger. Bouger permet d’éliminer la nervosité et c’est un tonifiant très efficace. En plus, cela permet d’éviter ou de prévenir les douleurs musculaires qu’on ressent en restant longtemps dans la même position. Si vous avez un coup de mou, il vaut mieux aller ouvrir sa fenêtre, aller courir dix minutes ou même marcher, plutôt qu’une boisson remplie de caféine. Ah, oui, et n’oubliez pas de boire pas mal d’eau, qui est aussi très efficace. A l’inverse, ça peut être risqué par exemple de prendre trop de boissons énergisantes. On va arriver tremblant à un examen, on n’aura peut-être pas su dormir et tout cela est très dommageable".

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Supplément de vitamines ou de médicaments ?

Tout serait plutôt à trouver dans son alimentation. "Si on mange équilibré pendant le blocus et les examens, on trouve naturellement dans la nourriture les vitamines et oligo-éléments dont l’organisme a besoin pour étudier. Donc, ce n’est pas une bonne idée de prendre des vitamines et autres compléments alimentaires ou encore des médicaments conseillés par des proches pour rester éveillé ou s’endormir le soir. Cela peut même être dangereux dans certains cas".

L’écran de GSM ou la petite série sur ordinateur pour se changer les idées ?

"Tout est toujours une question d’équilibre", affirme la directrice du service d’aide aux étudiants. "Si on passe déjà beaucoup de temps devant son écran pour étudier parce que son cours se trouve sur ordinateur, et bien le bon sens indique que, pendant les pauses, il vaut mieux ne pas remettre une dose d’écran supplémentaire. Il vaut mieux alors courir, marcher, sortir, aller parler avec un ami. Ceci dit, profitez d’une bonne série que l’on aime et qui fait qu’on s’évade quelques instants est aussi intéressant".

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Etre en (bonne) compagnie

"Je conseille aussi à l’étudiant.e de ne pas rester isolé durant toute cette période, mais de demander à des copains de rester en contact avec vous ou à la famille. Il est important de pouvoir parler de ses difficultés, de pouvoir échanger. De pouvoir aussi prendre un peu de distance par rapport à certaines difficultés. C’est une question de santé mentale. Bref, il vaut parfois manger un mauvais sandwich avec un copain, plutôt qu’un très bon repas bien équilibré tristement tout seul sur sa table d’étude".

Soigner son sommeil

"La question du sommeil est très importante. Certains se disent qu’ils préfèrent étudier la nuit. Et, finalement, pourquoi pas ? Pour certains, cela fonctionne. Mais ce n’est pas une recette miracle, d’autant qu’on se souvient que les examens se passent la journée. Donc, si on a pris un rythme complètement nocturne, on va être complètement déphasé pendant la période des examens. Si on a passé son blocus à étudier surtout la nuit, il vaut mieux alors se remettre dans un rythme normal quelques jours avant le début de la phase des examens. Au risque, sinon, que le corps se dise lors des épreuves que c’est en fait la nuit et qu’il est plutôt temps de dormir. N’empêche, tout le monde l’a fait -y compris moi-, passer de nombreuses heures à étudier la vieille du dernier examen, c’est possible. Parce qu’on est alors dans le sprint final avec la ligne d’arrivée derrière. Le reste du blocus, il faut se dire que c’est plutôt un marathon. C’est progressif. Sans oublier que, en dormant, le cerveau réorganise et arrange en quelque sorte ce qu’on a étudié. C’est très efficace". Notamment grâce à une structure appelée l’hippocampe et qui est décrite dans un manuel pratique du bon blocus édité par l’association Univers Santé de l’UCLouvain.

Enfin, attention de ne pas essayer de s’endormir directement après avoir fermé ses cours. Il vaut mieux préparer son sommeil une demi-heure à l’avance par un moment de détente. Par exemple, en regardant une série qu’on aime".

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Etudier, c’est aussi quelque chose qui s’apprend et s’organise

A côté de la santé et du fait de maintenir son corps en forme pour arriver à tenir le coup, il y a aussi (surtout, peut-être, diront certains), la méthode avec laquelle on étudie et on ingurgite la matière. Cette fois, c’est auprès d’une spécialiste de l’ULiège qu’on s’est renseigné. "La base, ici, dépend évidemment de la manière dont on a géré son année. Si on arrive en blocus déjà bien préparé, ça aide beaucoup. Mais ce n’est pas tout", indique Anne-Françoise Lanotte, du service guidance de l’université.

"Tente le coup. Sur un malentendu, ça pourrait marcher"

"D’abord, il faut toujours garder à l’esprit de ne pas baisser les bras trop vite", indique-t-elle. "Si on a étudié ses examens un minimum, même s’il reste quelques imperfections, ça vaut la peine d’aller se tester. Plus on aura essayé réellement de se préparer à l’examen et de tenter l’examen, plus on aura d’information pour réajuster le tir à l’avenir, si jamais cela ne se passe pas bien. Essayer n’engage à rien en général. Mais si on tente le coup, même si on n’est pas parfaitement préparé, on peut réussir. Que ce soit tout de suite ou à une autre session d’examen".

C’est vrai qu’on a tous connu cet ami qui dit : je n’avais étudié qu’un seul chapitre et j’ai eu de la chance, j’ai eu une question là-dessus ! "Mais ça n’arrive pas tous les jours et c’est évidemment un risque qu’il vaut mieux ne pas tenter", sourit Anne-Françoise Lanotte.

© BELGA – ERIC LALMAND

Les derniers moments avant l’examen : qu’est-ce qu’il vaut mieux faire ?

Si on a par exemple un examen le matin, il vaut mieux dormir convenablement, plutôt que de passer la nuit à reprendre toute sa matière. En général, on sera plutôt fatigué et moins à même de réfléchir si on fonctionne de cette façon-là. Revoir toute la matière, de toute façon, c’est rarement possible à quelques heures de l’examen. Si l’étudiant a eu la possibilité avant de faire une sorte de plan de son cours, une vue d’ensemble, ce qu’on va conseiller c’est plutôt survoler à nouveau ce plan. De se repencher sur les quelques points un peu plus difficiles pour l’étudiant et de s’entraîner à les réexpliquer, si c’est un examen oral. Ou alors refaire le point sur les termes qui sont un peu similaires, proches et qu’on pourrait confondre pour pouvoir avoir plus de vigilance si l’examen est un questionnaire à choix multiples. Avec un QCM, en général, on essaie plutôt de vérifier que les étudiants ont bien compris les nuances et ne confondent pas certains cas.

Le jour de l’examen, il vaut mieux prendre une demi-heure de battement pour pouvoir faire face à un éventuel retard de bus ou de train

Sans oublier les côtés très pratiques. "Le jour de l’examen, il vaut mieux prendre une demi-heure de battement pour pouvoir faire face à un éventuel retard de bus ou de train. Il vaut mieux aussi vérifier ce qu’on peut avoir avec soi, par exemple une calculatrice ou si on peut prendre son GSM. Sinon, il faut peut-être prévoir une montre par exemple pour pouvoir contrôler le temps".

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Planifier, planifier et encore planifier

L’une des clés de la réussite, c’est aussi de gérer correctement son temps. Durant le blocus, il faut prévoir à l’avance le nombre de jours qu’il faut pour chaque matière et ce qu’on peut lui consacrer. En tenant compte des autres obligations de votre vie : temps de transports, si on a un rendez-vous chez le médecin, si on est dans un club sportif. Ensuite, quand les examens ont commencé, il faut aussi être capable d’organiser son temps au mieux. Si vous avez cinq jours avant la prochaine épreuve, il vaut mieux en prendre l’un ou l’autre pour étudier un autre cours et seulement ensuite se mettre à l’épreuve qui arrive. Cela fait partie aussi de l’apprentissage des étudiants : arriver à comprendre qu’on attend d’eux dans chaque cours, comment le professeur fonctionne et être capable de s’organiser soi-même pour s’y adapter. Si ça marche, il y a de bonnes chances que l’étudiant réussisse.

Où aller ?

Reste enfin la question de savoir où on peut étudier. De plus en plus de lieux sont ouverts par des entreprises privées ou des acteurs publiques pour permettre de se trouver un endroit au calme. Que ce soit des espaces de coworking, comme décrit dans ce reportage de TV Com, ou encore des lieux plus insolites comme un monastère ou un restaurant de magasin de meubles, il faut trouver un endroit où on se sent bien, selon ces spécialistes. "C’est une autre clé pour éviter le stress et favoriser sa réussite", selon elles.

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