Le tribunal correctionnel a certes visionné les images de la bodycam que l’un des agents a déclenchée involontairement au cours de cette intervention. Mais il n’a pas été plus avant : les prévenus auraient dû être entendus dans leurs explications des faits, des coups et des brimades, mais c’est reporté à la fin mai. En cause, un dossier incomplet, et un incident de procédure.
Plusieurs avocats de la défense plaident l’irrecevabilité des poursuites. Le jeune homme qui a été interpellé ce jour-là, a déjà été jugé pour rébellion. Il a bénéficié d’une large clémence de son juge, qui a par contre fustigé l’attitude des forces de l’ordre. Les policiers auraient donc déjà été condamnés par avance, et la justice liégeoise serait désormais dans l’impossibilité de mener des débats sereins.
A cet argument, le procureur du roi a répondu par une "jurisprudence Mathot". Dans les multiples épisodes de l’affaire Intradel, le fait qu’un accusé ait été condamné comme corrompu n’a pas empêché, ensuite et séparément, de juger le supposé corrupteur, ce que la cour de cassation a validé. Dans ce cas-ci, une première décision sur une partie des événements ne lie pas la magistrate qui, à présent, connaît la suite… L’épilogue n’est pas attendu avant le mois de septembre.