Il n’y avait qu’à voir les mines brugeoises en détresse au moment du 0-3, inscrit à la 26e minute du match, pour s’en rendre compte. Mercredi soir, lors de la cinquième journée de la phase de poules de Ligue des champions, le FC Bruges a pris une dégelée. Après avoir bu deux bols de bouillon contre un Manchester City hors catégorie, le Club a une nouvelle fois dégusté. Parce que l’adversaire était redoutable, d’une qualité au ballon supérieure dans un collectif huilé. Mais aussi parce que les Brugeois se sont vus trop beaux. Ou plutôt : Philippe Clement a vu son équipe trop belle.
Rits et Vormer ont manqué au milieu de terrain
Dès la lecture de la feuille de match, la question se posait. "Où se trouve Mats Rits ?" Lui l’homme en forme, point d’équilibre du milieu de terrain, plus arracheur de ballons qu’esthète du cuir mais tellement utile pour faire pencher la bataille du milieu de terrain en faveur de ses couleurs ? Sur le banc. A la place, Clement alignait un simple duo médian composé de Hans Vanaken et d’Eder Balanta, avec un compartiment offensif plus fourni composé de Charles De Ketelaere, Noa Lang et Bas Dost. Un plan ambitieux qui prive cependant les Brugeois d’un milieu récupérateur. "La base dans un match de Ligue des champions, c’est au moins de gagner les duels pour marquer son territoire," rappelait Wesley Sonck après le match, sous-entendant qu’un Rits ou un Vormer n’aurait pas été de trop pour offrir du répondant dans l’entrejeu. En optant pour un système tourné à ce point vers l’offensive, Clement a peut-être sous-estimé la force de frappe en face. "On a eu un Leipzig à son niveau, ce qu’on n’avait plus vu depuis longtemps. Mais côté brugeois, rien n’a fonctionné : ni le système de Clement, ni les individualités," relatait Thomas Chatelle.
Sowah back gauche, la fausse bonne idée
Et tout aussi surprenante, la titularisation de Kamal Sowah en tant que piston gauche. Recasé au back le temps d’un soir, l’ancien attaquant d’OHL a enchaîné les approximations, voire les fautes défensives grotesques. Qu’ont dû penser les Fede Ricca et Faitout Maouassa, backs de formations, relégués au banc des remplaçants malgré l’absence d’Eduard Sobol ? Et qu’a dû penser Brandon Mechele lorsque le coach brugeois a désigné… Ricca pour monter dès la mi-temps en lieu et place d’un Nsoki en détresse ? Les choix de Clement n’ont pas été les bons et ils pourraient laisser des traces chez certains cadres de l’équipe relégués au second plan pour ce match capital.
Un mercato entrant sans impact
Loué année après année pour son excellent travail en matière de recrutement, le duo Bart Verhaeghe – Vincent Mannaert a dû se sentir bien embêté à l’issue du match ; et doit sûrement déjà faire les comptes. Qui sont les joueurs recrutés cet été qui ont apporté une plus-value au Club ? Cette plus-value supposée leur faire passer un cap en Europe ? Jack Hendry, sans doute, bien installé dans le coeur de la défense. Mais à part lui ? Kamal Sowah peine à retrouver ses jambes louvanistes, Stanley Nsoki accumule les erreurs, Faitout Maouassa possède un temps de jeu insignifiant et le duo Wesley – Izquierdo n’est toujours pas prêt à faire jouer la concurrence. Les yeux des dirigeants doivent déjà être tournés sur le mercato hivernal afin de rectifier le tir d’une formation dans le creux. "Ils doivent se concentrer sur le championnat parce qu’ils perdent beaucoup de points. Ils doivent augmenter leur niveau car même en championnat, ce qu’ils proposent en termes de jeu et de résultat n’est pas suffisant," constate Sonck.
Bruges se rendra à Genk dimanche avec la mission de ramener les trois points. Se sortir de la spirale négative actuelle passera par le fait de battre la dernière équipe à lui avoir subtilisé un titre de champion de Belgique.