Chroniques

Fédéral : l’année inachevée qui s’achève

Philippe Walkowiak

© RTBF

 

L’année politique se termine et de nombreux dossiers censés être bouclés resteront en souffrance. Certes, le Premier ministre vient de tenter de reprendre la réforme des pensions à sa charge mais cela souligne surtout que dans de nombreux dossiers, cela patine. Cette réforme n’a bien entendu que trop tardé, d’autant que la Belgique se fait épingler par la Commission sur ce sujet, mais tout cela traduit surtout un enlisement.

Stand-by

Pourtant, fin novembre, alors que les tensions entre partenaires demeuraient nombreuses, le gouvernement fédéral parvenait à s’accorder sur les salaires. Cela avait été compliqué mais les sept partenaires trouvaient à s’entendre, ce qui n’a guère été courant ces derniers mois. Les mauvaises langues diront qu’il est toujours plus facile de s’accorder quand il faut répartir de l’argent (ici, l’enveloppe bien-être) que quand il s’agit d’effectuer des économies. À présent, on revient sur le délicat dossier des pensions, qui n’est jamais que délicatement lié au budget 2023, sujet de controverses autour du Premier ministre et à l’origine d’une mini-crise politique qui a précipité le départ de la secrétaire d’État au Budget. Quoique le "16" puisse en dire, la ponction budgétaire générée par la baisse prolongée de la TVA à 6% sur l’énergie n’est toujours pas résolue.

Les réformes fiscales ou des pensions restent en stand-by, sans bien entendu oublier l’accord avec Engie sur la prolongation de deux réacteurs nucléaires censé intervenir pour ce 31 décembre, au plus tard.

L’heure tourne

Les tensions entre partenaires, le climat préélectoral entretenu essentiellement par le président du MR, ne facilitent pas la tâche du chef d’équipe Alexander De Croo. Mais les limites de l’exercice sont connues depuis l’installation de ce gouvernement (il y a à peine plus de deux ans) qui demeure plus un exécutif formé dans l’urgence de la situation sanitaire d’alors, qu’un véritable projet politique.

Tout cela débouche sur une situation politique globale où les partenaires fédéraux ont désormais le regard fixé sur le prochain scrutin de mai 2024 (dans près de 18 mois !). La montée des extrêmes dans les intentions de vote, tant au nord qu’au sud du pays, tétanise l’action politique. Toute prise de décision se transforme en calvaire.

Les signes de nervosité se multiplient. Les défis demeurent pourtant.

Il ne reste que quelques semaines pour s’accorder sur la prolongation du nucléaire, réformer pensions et fiscalité et trouver de quoi replacer le budget 2023 (et 24) sur de bons rails. Une gageure ?

@PhWalkowiak

CP gouvernement fédéral sur la réforme des pensions (19/07/22)

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