Fédéral : une bougie sur la "Quatre-Saisons"

Philippe Walkowiak

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Par Philippe Walkowiak

Il y a un an, mine de rien, prenait fin une longue crise institutionnelle : 493 jours après les élections, plus de 21 mois sans véritable gouvernement fédéral, un nouvel exécutif de plein exercice prêtait enfin serment. La Quatre-Saisons sortait du four !

La crise sanitaire poussait sept partis à s’entendre. Jamais dans l’histoire du pays il n’y a jamais eu autant de formations représentées dans un gouvernement. Une coalition de salut public, où n’étaient exclus les extrêmes (VB, PTB/PVDA), le premier parti à la Chambre (N-VA) et les trop petits (cdH, DéFI). Et malgré cela, pas de majorité dans la plus grande communauté du pays.

Cette association hétérogène devait affronter surtout la pandémie et pour le reste, … on verrait bien.

Cohésion interne

Le binôme De Croo-Vandenbroucke donne le ton de la gestion politique de la pandémie, même si dans la majorité cela grince du côté du MR. Les partenaires mettent sous le boisseau leurs divergences et assurent généralement l’esprit d’équipe. Mais au fur et à mesure que l’épidémie recule, d’autres sujets viennent prendre le pas.

Au cœur de l’été, le PS a même menacé de claquer la porte du gouvernement sur le dossier des sans-papiers. La réforme des pensions, dossier emblématique, a été présentée sans concertation au sein de la majorité. La nomination de Ihsane Haouach a crispé les relations.

Après avoir endossé le costume de gestionnaire de crise, le Premier Ministre doit encore enfiler sa tenue de chef d’équipe. Mais si au sein de gouvernement, semble souffler un air de concorde, des vents mauvais soufflent de l’extérieur.

Discordance externe

Hormis ECOLO, les autres formations sont sorties abîmées du dernier scrutin. Groen se retrouvait ainsi loin de ses espérances et socialistes, libéraux et CD&V réalisaient des scores historiquement bas.

Chez les écologistes, l’expérience gouvernementale se transforme régulièrement en défaite électorale mais cette fois, on y croise les doigts, les sondages restent bons. Pas de vague.

Au PS, le ton a changé. Après avoir joué le dédain face au PTB, les socialistes francophones rendent coup pour coup. C’est qu’il y a le feu à la maison du Peuple ! Après le plus mauvais score électoral de son histoire, le PS se voit dispensé de sondages alarmants.

Le MR se porte mieux, mais reste bloqué au niveau de son dernier résultat, pratiquement le plus mauvais depuis 40 ans. Nous arrivons à mi-législature et la prochaine échéance électorale se précise (mai 2024, … au plus tard).

Les présidents de parti de la majorité se retrouvent sous pression, même si à ce niveau la cohésion entre les formations néerlandophones tranche avec les chamailleries francophones. Au risque de perturber l’existence du gouvernement fédéral.

 

@PhWalkowiak

Sur le même sujet: JT 30/09/2021

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