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Felice Mazzu après avoir reçu le trophée Raymond Goethals : "Je pense qu’aujourd’hui le Mazzu est un peu moins naïf"

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Par Jérôme Jordens avec Erik Libois

Felice Mazzu a reçu le Trophée Raymond Goethals 2021, récompensant le meilleur entraîneur belge de l'année, pour la deuxième fois de sa carrière ce lundi. L'entraîneur de l'Union Saint-Gilloise était évidemment très heureux de recevoir ce prix mais expliquait l'importance du collectif dans ce prix au micro d'Erik Libois : "Il va falloir que je pèse mes mots pour ne pas dire de bêtises mais je suis très fier et content de l’avoir. Mais j’aimerais que le sens soit plus collectif qu’individuel. Quand vous avez un prix comme celui-là et que vous gérez tout un ensemble de personnes c’est un prix qui doit être projeté vers mon staff bien évidemment et vers mes joueurs qui sont sur le terrain. Mais aussi vers ma direction et les supporters qui sont des supporters extraordinaires".

Le secret de sa réussite, Mazzu ne le dévoilera pas mais c'est dans la gestion humaine que l'ancien de Charleroi met beaucoup d'importance : "Il n’y a pas une touche Mazzu. J’essaye d’avoir beaucoup d’humilité, de respecter les gens avec qui je travaille et pour le moment ils me le rendent bien et ça je pense que c’est une clé importante".

Pour Mazzu, quel que soit le club entraîné, un entraîneur doit garder ses principes et ne pas essayer de devenir quelqu'un d'autre : "Mon expérience passée m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses et je pense que finalement l’important c’est de rester soi-même, quel que soit l’endroit où l’on est. Parce que c’est de cette manière-là que le message passe le mieux".

Une belle évolution depuis le premier titre

Lorsqu'on lui demande si le coach est plus important dans un petit ou un grand club, le coach unioniste ne trouve pas de réponde absolue : "Je n’en sais rien. Le coach essaye d’avoir de l’impact partout. Ce n’est pas à moi à définir si un entraîneur à plus d’impact en 4e provincial ou en 1e nationale. Je pense qu’on doit faire notre métier du mieux possible, faire passer notre passion, partager nos émotions du mieux possible, quel que soit le niveau et quel que soit l’endroit".

Entre ses deux trophées, le coach Mazzu a bien grandi et a appris de ces différentes expériences : "Je pense qu’aujourd’hui le Mazzu est un peu moins naïf. A cette époque-là, c’est la première fois. Et quand c’est la première fois, vous découvrez des choses. Et puis dans la longueur du temps vous avez cette chance une deuxième fois donc vous avez un peu moins de naïveté, beaucoup plus de paramètres où je dois relativiser. Aujourd’hui, je suis très heureux mais ça ne changera pas la personne et ça ne fera pas changer ma vue sur le football".

Et l'objectif futur ? Un troisième trophée ? Pas forcément : "J’ai juste l’espoir de continuer à bien faire mon métier et d’avoir cette ambition de réussir le plus de choses possibles dans le club dans lequel je suis. Aujourd’hui, je suis à l’Union donc ma seule ambition c’est d’emmener ce club le plus loin possible".

Le titre pas vraiment dans la tête

Toujours en tête de la Pro League avec l'Union, c'est tout un peuple qui se met à rêver du titre. Mais, même s'il n'écarte pas l'idée, le titre n'est pas à l'heure actuelle un objectif : "Tout est possible. Après, on a des gestions d’émotion, de tout ce qui nous entoure. Notre objectif principal c’était le maintien et il est quasiment acquis donc on va se refixer un nouvel objectif, peut-être à partir du mois de janvier. C’est ce top 8, ce serait déjà quelque chose d’extraordinaire. Le futur, on ne sait pas le prédire. On a des souhaits, des rêves et puis il y a ce qui se réalise objectivement et concrètement. Donc aujourd’hui, avançons match par match comme on l’a toujours fait".

Et il était même presque prêt à sortir la calculette pour connaître le nombre de points qu'il manque à l'Union pour se sauver : "Mathématiquement, il faut faire un calcul très rapide. Il reste 14 matches, ça veut dire 42 points en jeu. L’avant-dernier aujourd’hui il a 19 points donc voilà, faites les calculs, il nous manque peut-être encore quelques points". L'Union ayant 46 points, il lui manque donc 16 points pour être mathématiquement sauvé.

Mais les calculs ne font pas partie de la philosophie de Felice Mazzu et avec ses joueurs, il s'agit juste de bien aborder chaque match : "Avec mes joueurs, on ne parle pas de points, on ne parle pas de classement. On parle d’ambition pour chaque match. Après quand je parle de cette manière-là, je réponds et je reproduis un peu les objectifs qui ont été présenté en début de saison".

Mais si titre il y a, tout est déjà prévu contractuellement parlant : "J’ai un contrat. Il y a pas mal de choses qui sont négociées dans un contrat et on ne les change pas en fonction de l’évolution de la situation de l’équipe. Tout est prévu".

Un mercato ultra important

Mais pour la suite de la saison de l'Union, le moment le plus important est sans doute le mercato, surtout au niveau des départs : "Notre objectif est de conserver tout le monde bien évidemment et peut-être de renforcer dans l’un ou l’autre secteur pour rester compétitifIl y a certainement des offres. Je ne suis pas au courant puisque je ne traite pas avec les agents et pour le moment on n’a jamais abordé cette situation-là avec la direction. Certainement que des joueurs ont des offres mais j’ai des joueurs, je pense, très intelligents et qui savent que la saison historique qu’on est en train de vivre, on peut la faire perdurer et pour cela on a besoin d’eux et on a besoin de tout le monde".

Et Felice Mazzu est clair sur la situation. Selon lui, partir maintenant n'est sans doute pas la bonne option : "Je pense simplement que partir trop vite et partir sur une période positive, courte parce que finalement ça fait six mois qu’on est en division 1, peut engendrer de l’énergie négative derrière. Je pense tout simplement que c’est bien de terminer un projet dans lequel on s’est lancé. Et que ces joueurs-là pourront avoir un avenir beaucoup plus positif dans quelques mois et pas dans l’immédiat".

Mais est-ce la même réflexion dans la tête des joueurs ou pensent-ils que le train pourrait ne passer qu'une fois ? "Ça il faudra leur demander à eux. Nous on essaye simplement de les convaincre de continuer ce projet avec nous. C’est une certitude qu'il y aura des offres. Après il faut savoir ce que l’on veut dans la vie. C’est gagner beaucoup d’argent très très vite et peut-être à un moment se brûler les ailes ou se construire un plan de carrière et le construire sur le long terme", affirme Felice Mazzu.

Et si départ il devait y avoir, chaque perte serait importante et aucun joueur n'est au-dessus des autres : "Tous les joueurs sont importants pour moi donc il n’y a pas de joueur préférentiel. J’ai toujours tout basé sur le collectif donc je ne veux en perdre aucun".

Felice Mazzu a également confirmé qu'il ne quitterait pas le navire : "Je ne partirai pas au mercato".

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