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Féminicide aux Assises du Hainaut : Sébastien De Leenheer condamné à la réclusion à perpétuité pour l’assassinat d’Aurélie Montchery

Sébastien de Leenheer

© Belga – Benoit Doppagne

Par Belga édité par Vincent Clérin

Sébastien De Leenheer est condamné à la réclusion à perpétuité pour l’assassinat d’Aurélie Montchery, commis à Châtelet le 1er novembre 2019. Ce jour-là, il lui a donné 29 coups de couteau, mais aussi des coups de poing et de brique au visage.

Il a par ailleurs été reconnu coupable du port d’un couteau et d’un pistolet factice, du vol de la carte bancaire de la victime, de son utilisation pour retirer la somme de 650 euros, de coups portés à sa compagne et à sa fille mineure et de harcèlement.

Pas de circonstances atténuantes

Les jurés ont suivi Stéphanie Dutrifoy, substitut du procureur du roi de Charleroi déléguée aux assises par le parquet général, qui avait requis une peine de réclusion criminelle à perpétuité contre l’accusé.

"J’avais demandé qu’on retienne quatre circonstances atténuantes, à savoir les aveux, les regrets, la prise de conscience et l’absence de dangerosité sociale sur base du rapport d’expertise psychiatrique", explique Maître Marie-Cécile Deprez, avocate de Sébastien De Leenheer. "Effectivement, le jury et la cour n’en ont retenu aucune. C’est leur décision et on doit la respecter."

"Obsession" et "désespoir amoureux"

Dans sa plaidoirie, l’avocate de la défense avait indiqué ce vendredi matin que l’accusé avait gardé un infime espoir de récupérer la jeune femme, qu’il avait revue entre sa sortie de prison et le crime. "Il était fou d’amour. Cette obsession et ce désespoir amoureux lui ont fait perdre pied. Ils ont pris le dessus sur l’amour, comme l’ont déclaré les experts en santé mentale. Le psychiatre conclut que les faits s’inscrivent dans un contexte passionnel et possessif. Sébastien De Leenheer a aimé Aurélie à en perdre la raison. Cette obsession maladive a pris le pas sur la raison."

La cour d’assises a notamment motivé sa décision par l’absence d’empathie et de regrets sincères du condamné, l’extrême gravité des faits et le risque de récidive. Pour Maître Nabil Khoulalene, la sauvagerie dont a fait preuve Sébastien De Leenheer a marqué les participants aux audiences : "C’est l’élément le plus marquant du procès. On a eu l’occasion de voir défiler les photographies du corps de la victime et les explications du médecin légiste. Et on a compris que l’accusé s’était notamment acharné sur son visage au moyen d’un couteau de cuisine qui comportait une lame de près de 20 centimètres. C’étaient des images véritablement insoutenables. Je crois pouvoir dire qu’en cour d’assises, on voit évidemment habituellement des choses qui sont difficiles à voir, mais qu’on était ici dans un autre niveau d’horreur."

Extrait du JT du 28/04/2023

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