"Au cours de la dernière décennie, le nombre total de féminicides est resté globalement inchangé", déplore les institutions de l’ONU qui estiment que l’ampleur réelle des féminicides pourrait être bien plus élevée que celle annoncée. Le manque de définitions claires dans les législations nationales ne permet pas d’identifier, ni de comptabiliser tous les cas.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, appelle à une "action transformatrice", nécessaire pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles. Il a encouragé les gouvernements à concevoir, financer et mettre en œuvre des plans d’action nationaux pour lutter contre ce fléau. Il a estimé qu’il fallait impliquer la société civile à chaque étape de la prise de décision et faire en sorte que toutes les lois soient "mises en œuvre et respectées", afin que les survivantes puissent voir leurs droits à la justice et au soutien respectés.
Si le féminicide est un problème qui concerne tous les pays du monde, le rapport montre qu’en chiffres absolus, l’Asie a enregistré le plus grand nombre de meurtres liés au sexe dans la sphère privée en 2021. En France, les chiffres sont particulièrement glaçants. Les féminicides ont augmenté de 20% entre 2021 et 2020, en France. 122 femmes ont été tuées par leur conjoint, ex-conjoint ou un membre de leur famille. Parmi ces victimes, près d’une femme sur trois (32%) avait déjà subi des violences conjugales. 64% l’avaient signalé aux forces de l’ordre. Parmi celles-ci, 84% avaient déposé une plainte.