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Films coproduits par la RTBF primés aux César et aux Magritte : une coproduction, c’est quoi ?

Extrait de la bande-annonce du film "La Nuit du 12"

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Ça ne vous aura certainement pas échappé, le film "La Nuit du 12" a remporté six César le 24 février. Il a également été récompensé samedi dernier lors de la 12e édition des Magritte du cinéma. C’est aussi le cas pour le dernier film de Bouli Lanners "Nobody Has To Know" ainsi que de "Close" de Lukas Dhont. Vous le savez peut-être moins, mais il s’agit de films coproduits par la RTBF. Qu'est-ce que ça signifie ? Quel est le rôle de la RTBF dans ce genre de coproduction ? On vous explique.

Coproduire un film ou une série, c’est évidemment participer à son financement. En d’autres termes, mettre de l’argent sur la table. C’est ce que fait la RTBF. Sur un film "la RTBF va mettre entre 2 à 10% du financement global de la partie belge", explique Tanguy Dekeyser, chargé des coproductions des films et séries belges à la RTBF. Un film a généralement différentes sources de financement avec les coproducteurs publics et privés, le tax shelter, le centre du cinéma, Wallimage, etc. La RTBF représente donc une petite partie de la production et du financement d’un film.

Bouli Lanners a reçu le Magritte du meilleur film pour "Nobody Has To Know"
Bouli Lanners a reçu le Magritte du meilleur film pour "Nobody Has To Know" © Tous droits réservés

Faire émerger des talents belges francophones

Pour la RTBF, coproduire un film ou une série, ce n’est pas que mettre de l’argent dans le projet. C’est surtout soutenir des nouveaux talents du cinéma issus de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qu’ils soient auteurs, réalisateurs, comédiens ou encore des métiers techniques. "Le rôle de la RTBF est de montrer au grand public la multitude de talents qu’il y a en Belgique francophone, insiste Tanguy Dekeyser et notre but est vraiment de soutenir la création de talents et c’est pour cela que nous faisons toutes ces aides au développement". Chaque année, la RTBF soutient d’ailleurs une trentaine de films longs métrages.

La RTBF a en outre l’obligation de soutenir des producteurs indépendants de films et de séries. C’est inscrit dans le dernier contrat de gestion de l’entreprise audiovisuelle publique. On peut y lire : "La RTBF entretient des liens étroits avec les métiers de la production audiovisuelle indépendante européenne, et plus spécialement ceux de la Fédération Wallonie-Bruxelles".

La part de la dotation consacrée à la production indépendante augmentera d’ailleurs d’année en année : de 3,90% en 2023 à 5,75% en 2027.

L’objectif pour la RTBF est de coproduire un maximum d’œuvres belges francophones. Pour les séries "c’est 100% belge", explique Tanguy Dekeyser. "Pour le cinéma, on veut que plus de 50%, ce soit des films purement belges, mais il est très important pour nous de coproduire aussi à l’international pour faire circuler nos talents", ajoute-t-il. Autrement dit, des comédiens ou équipes techniques belges francophones pourraient travailler sur ces films.

C’est le cas de "La Nuit du 12" puisqu’une partie de l’équipe est belge, sans oublier Bouli Lanners qui a remporté le César du meilleur second rôle dans ce film franco-belge. Toutefois "on n’impose jamais rien", insiste Tanguy Dekeyser.

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Des coproductions diversifiées

Courts métrages, longs métrages ou séries, la RTBF se met pour objectif de proposer une vraie diversité dans ses coproductions afin de toucher un large public. "Il y a toujours cette image pour le cinéma belge francophone que c’est principalement le cinéma des frères Dardenne", plaisante Tanguy Dekeyser mais le rôle de la RTBF est de proposer le panel le plus large de films possibles et de montrer que le cinéma belge est très varié", insiste-t-il.

Dans ce souci d’offre diversifiée, la RTBF a aussi un regard artistique sur les films ou séries qu’elle décide de coproduire. Il y a tout d’abord un comité de lecture qui parcourt les différents scénarios. "Soit le scénario est déjà fini, auquel cas on n’intervient pas, soit il y a encore du développement à faire sur le scénario et là, la RTBF propose un conseil artistique et un suivi", explique le chargé des coproductions des films et séries belges à la RTBF.

Des droits de diffusion pour la RTBF

La coproduction pour la RTBF lui octroie des avantages ou plutôt des droits de diffusion. En d’autres termes, la RTBF s’assure une primo diffusion du film sur l’une de ses chaînes télé et/ou sur Auvio. Toutefois, cette diffusion vient toujours après le parcours classique d’un film : d’abord une sortie en salle, ensuite une diffusion sur les plateformes de vidéos à la demande et enfin en télévision sur la RTBF. Par exemple, "La Nuit du 12" sera d’abord diffusée sur la RTBF car "comme c’est de l’argent public, c’est vraiment dire au téléspectateur belge 'vous pouvez voir le film le plus rapidement possible', avant qu’il ne soit disponible sur des télés françaises", précise Tanguy Dekeyser.

Notons qu’en plus des films et des séries, la RTBF coproduit également tout une série de documentaires.

Cinéma : le sacre des belges aux César

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