Les maisons classées du Logis-Floréal ont un charme fou, oui, mais elles ont en commun d’être des passoires énergétiques. Les règles urbanistiques en vigueur freinent leur rénovation. Mais en voilà une à présent supprimée : celle qui obligeait les habitants à restaurer le simple vitrage d’origine plutôt que de placer un double vitrage plus efficace. C’est ce qu’a annoncé le secrétaire d’État chargé du patrimoine Pascal Smet au Parlement bruxellois.
Tout ne sera cependant pas permis. Les nouveaux châssis devront ressembler aux anciens depuis l’extérieur, dans le but de garder une harmonie d’ensemble dans la cité. "C’est presque du sur-mesure qui sera nécessaire. Nous avons évalué le coût de remplacement des châssis à 80.000 voire 100.000 euros par logement", explique Daphné Godfirnon, directrice de la coopérative de Logis-Floréal qui détient 775 logements sociaux classés dans la cité-jardin. "De plus, l’amélioration des performances énergétiques reste toute modérée puisqu’on passe d’un PEB G à un PEB F". Alors, même si la directrice se réjouit de l’assouplissement des règles, force est de constater que cela ne règle pas le problème de passoire énergétique et que les budgets à dégager sont astronomiques.
Même écho du côté d’un propriétaire privé : "C’est une grande ouverture, ces doubles vitrages", s’exclame Sam Biesmans. "Il nous faut des règles plus souples, même si c’est important de garder l’aspect des cités-jardins. C’est tout le dilemme : on vit dans ces maisons, ce ne sont pas des musées, mais en même temps on est heureux de vivre au sein d’un site classé où on ne peut pas faire n’importe quoi." Le propriétaire n’a pas encore décidé s’il changera ou non ses châssis actuels mais il salue la réactivité du secrétaire d’État chargé du patrimoine : cette demande venait des habitants du quartier et elle a été entendue.