Depuis l’annonce du retrait effectif des militaires américains d’Afghanistan le 31 août et le départ de certains contingents, les talibans ont très vite pris possession du pays, ne rencontrant quasiment aucune résistance de la part des forces afghanes. Cette prise rapide du pays a surpris autant la population que les pays engagés en Afghanistan jusque-là ou les observateurs.
Le retrait américain au pas de course, avant le 20e anniversaire des attentats de New-York le 11 septembre prochain, n’était pas de l’intérêt des Européens selon Georges Dallemagne : "Les Européens auraient bien fait de travailler à une stratégie de sortie, un plan de sortie d’Afghanistan phasé, avec des conditions mais aussi avec des capacités et des moyens à la hauteur des exigences politiques. Ça n’a pas été le cas. Nous avons dû suivre l’agenda américain qui eux-mêmes suivent l’agenda des talibans […] C’est une humiliation pour la démocratie et c’est un affaiblissement de la démocratie dans le monde. Il y aura des répliques un peu partout dans le monde".
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Se qualifiant de pessimiste aujourd’hui, le député fédéral conclut : "Cette crise nous apprend plus que jamais à quel point il est important pour l’Europe d’avoir son autonomie stratégique, sa politique étrangère et de créer des liens avec les autres démocraties dans le monde. C’est une question d’ambition, de volonté. Les démocraties sont en danger dans le monde. Elles doivent se rassembler pour tenter de tenir la promesse que nos grands-pères ont faite au lendemain de la deuxième guerre mondiale, qui était de vivre dans un monde plus sûr où chaque homme, chaque femme pouvait vivre libre, dans la dignité. Cette promesse, il ne faut pas l’abandonner."