Quelles sont les conséquences concrètes de cette dépréciation ?
Sur l’inflation et le pouvoir d’achat des ménages
Près de la moitié des produits importés dans la zone euro sont facturés en dollars contre moins de 40% en euros, selon l’office européen des statistiques Eurostat.
C’est par exemple le cas de beaucoup de matières premières, à commencer par le pétrole et le gaz, dont les cours ont déjà grimpé ces derniers mois dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Mais avec la dépréciation de la monnaie européenne, il faut davantage d’euros pour acheter les produits importés en dollars. "Les produits importés perdent en compétitivité […] et sont donc plus chers", indique Isabelle Méjean, professeure à Sciences Po. Cela contribue à accélérer l’inflation et menace le pouvoir d’achat des ménages.
Accessoirement, la dépréciation de l’euro par rapport au dollar va "clairement freiner le tourisme des Européens surtout aux États-Unis", prévient William De Vijlder, économiste de BNP Paribas : comme ils ont besoin de davantage d’euros pour acquitter la même somme en dollars, la facture de leur séjour augmente aux États-Unis ainsi que dans les pays dont la monnaie est arrimée au dollar (Qatar, Jordanie…). A contrario, les touristes américains mais aussi qataris ou jordaniens gagnent au change : lors de leurs séjours en zone euro, ils peuvent consommer plus avec la même somme de dollars.