Perturbé depuis le début de la guerre en Ukraine, Martti Kailio, 73 ans, garde son fusil à portée de main dans sa maison d’Hiivaniemi dans l’est de la Finlande, avec vue sur la Russie de l’autre côté du lac.
"Cela me met tellement en colère que je serais parmi les premiers volontaires pour y aller avec mon arme chargée, même si je ne suis plus assez jeune pour être soldat", explique à l’AFP le retraité.
Pour beaucoup de Finlandais vivant près de la frontière avec le puissant voisin russe, l’imminence d’une candidature de la Finlande à l’Otan, qui doit être officialisée ce dimanche, est accueillie avec soulagement.
"On aurait dû adhérer plus tôt. Ça n’a pas de sens d’attendre plus longtemps", lâche Martii Kailio.
La Finlande, qui partage une frontière de 1300 kilomètres avec la Russie, est par le passé restée en dehors des alliances militaires depuis son indépendance en 1917.
On aurait dû adhérer plus tôt. Ça n’a pas de sens d’attendre plus longtemps
Mais après l’invasion de l’Ukraine par Moscou fin février, l’opinion publique et les responsables politiques ont basculé de façon spectaculaire en faveur du parapluie otanien, avec le président et la Première ministre appelant jeudi à la rejoindre "sans délai".
Chez certains en Finlande, la guerre en Ukraine a réveillé les souvenirs douloureux de la Guerre d’Hiver, lorsque l’Armée rouge a envahi le pays nordique en 1939, 22 ans après son indépendance de la Russie.
Comme l’Ukraine aujourd’hui, la petite armée finlandaise opposa une résistance féroce, causant de lourdes pertes aux Soviétiques, même si le pays dut céder une vaste portion de son territoire au terme du conflit.