Des prix élevés pour longtemps…
Ils ne sont donc pas près de raboter leurs prix de vente même si, sur les marchés internationaux, certains prix se sont un peu détendus. "Le prix du litre de lait payé au fermier au mois de mars 2023 est inférieur de 5% au niveau de mars 2022, confirme Renaat Debergh. Ce n’est pas énorme. Mais, dans le contexte d’inflation générale, je ne crois pas que nous reviendrons aux prix d’avant, aux 30,5 centimes d’euros le litre payé au producteur comme en 2021." Dans son "Short Term Outlook for EU agricultural markets in 2023", la Commission européenne constate, elle, que "les prix à la consommation des produits laitiers continuent d’augmenter dans l’Union européenne."
…et les consommateurs s’adaptent
Petite lueur d’espoir peut-être puisque, selon ce rapport, "le beurre a atteint son apogée ". Mais pour le moment, il est bien le seul… Et en tout cas, ce qui est certain, c’est que les consommateurs s’adaptent à cet environnement de produits laitiers chers puisque, toujours selon cette étude, "les consommateurs rechercheraient des options moins chères plutôt que de réduire leur consommation [de produits laitiers]. Ce sont les produits haut de gamme et les produits de marque qui souffrent le plus."
Une petite touche de sucré pour faire passer l’inflation ?
Une petite couche de confiture ou de miel sur une tartine de pain grillé pour se faire plaisir, pourquoi pas ? Sauf qu’en l’occurrence, c’est plutôt une fausse bonne idée : sur un an, le prix des confitures, des marmelades et du miel ont augmenté de 21,1% ! Il est vrai que sur la même période, le prix du sucre s’est envolé de 32% ! Alors, tant qu’à jouer la carte du sucré, autant choisir un morceau de chocolat, son prix a certes augmenté, mais relativement moins (+12%).
Risque de pénurie pour le jus d’orange
Beaucoup l’ignorent mais le jus d’orange est coté en Bourse. Son prix s’y est envolé depuis le début de 2023, tout simplement parce qu’il y a un risque de pénurie. "Les commandes auprès des fournisseurs de concentrés sont désormais sous quotas pour toutes les sociétés désirant en acheter, souligne l’Union nationale interprofessionnelle (française) des Jus de Fruits. [C’est] une situation jamais rencontrée par les acheteurs les plus anciens !"
Le réchauffement climatique explique en grande partie les difficultés actuelles. Deuxième producteur mondial d’oranges à jus, la Floride ne s’est toujours pas remise de l’ouragan Ian en septembre 2022 ; la production au Mexique a chuté de 30% à cause de la sécheresse. Idem en Espagne, autre gros fournisseur d’agrumes. Mais il n’y a pas que cela, selon Unijus, qui ajoute en effet que "la Floride se désengage de la culture des agrumes au profit de la construction immobilière. De ce fait, les industriels américains du jus se tournent vers le Brésil, un pays où 85% du jus d’orange est piloté par trois acteurs. Les flux qui se dirigeaient vers l’Europe sont aujourd’hui détournés vers les Etats-Unis, ce qui crée une tension sur les prix. Le jus concentré s’achète aujourd’hui 3400 € la tonne contre 2600 € lors de la récolte précédente". Ce qui aura forcément un impact sur le prix du jus d’orange dans les magasins.