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Foot amateur : Hamoir – Warnant, le coup franc sur une ligne du rectangle qui fait débat

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Par Philippe Bughin

Alors que Warnant, leader de la D2 acff tient toujours le bon bout pour un titre de champion, sa dernière victoire est tout d’un coup remise en question. A la suite d’une réclamation de Hamoir pour faute d’arbitrage. Dans les divisions nationales de foot amateur aussi, les entraîneurs bruxellois font parler d’eux.

En D2 acff, à huit journées de la ligne d’arrivée, l’équipe première du petit village de Warnant-Dreye, dans l’entité de Villers le Bouillet tient toujours le bon bout pour décrocher le titre de champion. Elle possède neuf unités d’avance sur Namur et Meux, duo de formations voisines attendant par ailleurs non sans une certaine impatience leur confrontation de la mi-avril.

Dans cette course aux lauriers, Verlaine, qui pointe à dix longueurs jouera probablement une dernière carte, dimanche après-midi à la faveur de son déplacement chez le leader, déjà vainqueur 0-2 à l’aller. Il y a également cette certitude à ce stade : ni Warnant ni Meux n’ont demandé la licence pour évoluer en nationale 1 en 2023-2024.

C’est dire si la lutte pour la montée directe risque de se limiter entre Namur et Verlaine, tous deux demandeurs du dit passe-droit et qui se retrouveront au stade des Bas Prés le samedi 29 avril !

A Namur, en cette période où beaucoup de joueurs se positionnent pour la prochaine saison, il se chuchote que pas mal d’éléments ne voient pas d’un bon œil l’idée de se farcir de nombreuses séances d’entraînement une division plus haut en même temps que de poursuivre leur carrière professionnelle au demeurant prioritaire.

Ainsi, après le gardien Yohan Prévot et le défenseur Xavier Toussaint, partis monnayer leur talent en provinciales namuroises, à Evelette-Jallet, le milieu défensif Tristan Valcke a aussi décidé de partir. Il se dit encore que les Dieudonné Luangi, Axel Dheur et Frédéric Rosmolen, pour ne parler que ces titulaires clés ont également d’autres options en tête.

Hamoir-Warnant sera-t-il rejoué ?

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Dernier épisode en date dans les coulisses du haut de tableau de D2 acff, le risque qu’encourt Warnant de voir son match de ce dernier dimanche rejoué à la suite d’une réclamation d’Hamoir, au lendemain du match gagné 0-1 par le leader.

A la 36eme minute, le jeune arbitre Kevin Desimpele a sanctionné une intervention fautive sur un attaquant d’Hamoir. Selon Raphael Miceli, le CQ-entraîneur des visités " cette faute fut commise à la limite du grand rectangle. Mais comme le montrent des photos prises par la caméra automatique du stade, le cuir a été placé sur la ligne du rectangle et surtout, l’arbitre a validé cette position. Or, les lois du football sont claires en la circonstance. Les lignes de la surface de réparation font partie de celle-ci, ensuite, un coup-franc est joué à l’endroit où s’est déroulée la faute. Conséquence, il paraît évident que le referee a commis une erreur d’arbitrage. Un penalty et non un coup-franc aurait dû être accordé."

Comme le score n’était encore que de 0-1 à ce moment du match, il y aurait, semble-t-il vraiment matière à examiner la situation d’encore plus près. Rien n’est encore décidé bien sûr, et cela risque encore de prendre un peu de temps avant de passer devant le comité sportif, mais la situation est ennuyeuse.

Sébastien Conte, quatrième coach de l’URLC

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Dans la foulée des ténors, mais à quinze unités déjà de la tête, l’URLC pourrait bien dribbler Stockay, Tubize-Braine et Dison dans la chasse à un ticket pour une participation au tour final. Les Centraux, qui jusqu’à preuve du contraire n’ont pas une situation financière et administrative encore très limpide pour être dans les clous d’une licence valant pour la Nationale 1 en sont déjà à leur quatrième entraîneur de la saison.

Après Jean-Claude Massano, derrière les joueurs Christopher Luhaka et Fred Salem, Bernard Gaspard et Mahir Demiral, c’est en effet l’ancien entraîneur de Jette, Sébastien Conte, qui a été intronisé T1 tout récemment.

Avec, d’entrée une belle victoire face à Tubize-Braine 3-2. " Le foot est un petit monde, raconte celui qui est employé au quotidien au service clientèle d’Ikea. J’ai eu l’occasion de venir apporter mon aide et mes conseils à l’URLC, à côté de l’ancien entraîneur de Durbuy, après avoir décidé de quitter Jette à la mi-février. J’étais à la fin d’un cycle là-bas, après quatre saisons de bons et loyaux services. La saison dernière, Jette était sauvé à sept rencontres de la fin du championnat. Et nous avions réalisé quelques belles performances en coupe de Belgique, avant d’être éliminé par la Raal.

Pour une première expérience à ce niveau, c’était mieux qu’espéré au départ. Mais cette saison, tout est devenu plus compliqué entre certains éléments du noyau et ma personne. Je sais que le président s’est épanché sur ces soucis en interne dans les journaux et autres sites, mais ne comptez pas sur moi pour y répondre. Les discussions incessantes m’ont pris la tête. Je ne ferai pas d’autres commentaires. Une situation n’est jamais ni noire ni blanche. Chacun a ses responsabilités ".

L’entraîneur bruxellois, qui retrouvera Jette, loin d’être sauvé en D2 acff lors de la dernière journée de championnat avoue avoir pris un bon bol d’oxygène en quittant sa zone de confort dans la capitale. Il dit être à présent en osmose avec sa nouvelle équipe, très joueuse, sans cesse tournée vers l’offensive. Elle recèle beaucoup de talent, pas seulement au bout des pieds et de la tête d’Amadou Ba et du numéro dix, Amine Zenadji.

"Collectivement, cette URLC est costaude. Il y a beaucoup de potentiel dans le groupe. A Meux, il y a eu dix minutes de trop. Nous menions encore jusque-là. Contre Tubize-Braine, pour ma première contre entraîneur en chef, c’était déjà beaucoup mieux. Mais nous devons encore nous améliorer dans la gestion des nonante minutes. Il doit y avoir davantage de moments forts et plus de concentration dans nos temps faibles."
Sébastien Conte ne sait pas de quoi sera fait son avenir sur place. Il est toutefois prêt à s’investir dans le Centre, mais il veut d’abord pousser l’équipe encore plus haut dans le tableau à la faveur des huit derniers matches de championnat. Licence ou pas pour l’étage supérieur, il assure que son équipe ne lâchera rien, même si le calendrier final n’est pas piqué des vers.

Pascal Pilotte, prochain T1 de Ganshoren

Pascal Pilotte
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Plus bas dans le classement de la D2, Ganshoren semble a priori s’être extirpé de la zone rouge, même s’il s’agira de rester vigilant jusqu’au bout, comme l’a montré encore la dernière courte défaite à Dison. Dans cette autre formation bruxelloise de la série, un cycle prendra aussi fin dans deux petits mois avec le départ de l’entraîneur Michel Delph. Ce dernier, parfois cité à Jette ambitionne toujours d’entraîner plus haut, tandis que son successeur vient d’être nommé en début de cette semaine.

Après être passé par Wavre et le RCS Brainois, Pascal Pilotte s’était retrouvé à Rupel Boom, en nationale 1. D’abord comme adjoint de Stéphane Demets, puis comme principal. A la mi-décembre 2022, pour raisons médicales, il a mis un terme à la collaboration avec le club anversois. L’intéressé a retrouvé un club qui semble bien lui correspondre, dans une division où il n’a jamais travaillé jusqu’ici.

" Je suis toujours en traitement. Mais comme les résultats étaient bien meilleurs, j’ai pu me remettre sur le marché pour la saison à venir. L’offre de Ganshoren me convenait. C’est un club stable et le budget pour confectionner une bonne équipe reste intéressant. On veut être proches des places qualificatives pour le tour final en 2023-2024, et sentir une vraie progression sportive sur trois saisons. D’autre part, les infrastructures devraient être plus modernes encore".

Thierry Vincent souhaite être plus qu’un sponsor à Hamoir

Thierry Vincent
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Douzièmes classés en D2 acff, avec 33 points, les Liégeois d’Hamoir sont dans le dur depuis la mi-février et dans le prolongement aussi quelque part du décès de leur emblématique président Nicola Finocchio le 10 janvier dernier.

Avant de se déplacer samedi soir à Meux, l’équipe de Raphael Miceli reste sur cinq défaites d’affilée, sous réserve de ce qu’il adviendra du match perdu à Warnant (voir plus haut).

"A un moment donné, vu la difficulté à encore avoir un budget qui tient la route pour notre équipe première, on s’est demandé s’il ne valait pas mieux zapper la licence nationale pour retourner en P1 liégeoise. Mais réflexion faite, c’était alors tout recommencer le travail à zéro, raconte l’incontournable entraîneur maison. Vincent Finocchio et sa sœur Anne Sophie vont continuer l’œuvre de leur papa. Thierry Vincent, l’ancien président revient comme sponsor. La nouveauté, c’est que l’ensemble du comité sera plus impliqué. Et puis, notez-le bien : Hamoir ne descendra pas ! "

Les grandes manœuvres en matière de transferts pour la saison prochaine ont déjà commencé depuis quelque temps sur place avec les départs des offensifs Ali Yilmaz (12 buts) et Allal Messaoudi (7 buts) respectivement pour Dison et Huy, le défenseur Mucahid Ceylan (1 but) pour Dison, avant celui pour une destination encore à définir de Yussef Guilmi (4 buts).
Dans l’autre sens, Raphael Miceli confirme l’arrivée d’Emilien Fransquet, l’arrière gauche passé par Ciney, Seraing, Durbuy, Warnant, Stockay et Verlaine, mais aussi celle d’un jeune joueur de Visé.

"On est obligé de réduire les salaires, embraye Thierry Vincent, disposé à faire son retour dans le club de son village comme il dit. J’attends encore de voir le comité pour qu’on me précise bien mon rôle. Je souhaite ne pas être qu’un portefeuille. J’aimerais être davantage associé au processus de décisions sportives et autres. Être un président, à mes yeux, c’est un beau passeport, cela ouvre des portes, ce n’est pas négligeable. Je n’ai pas encore prévenu Verlaine de l’arrêt de mon soutien chez eux. Voyons d’abord comme cela se passera à Hamoir. Mes contacts sportifs peuvent aussi les aider. Je suis resté par exemple en très bons termes avec Kevin Alonso Rodrigues, l’ailier talentueux de Stockay, arrivé dans le coin avec Durbuy. Il m’appelle souvent et il pourrait choisir une autre destination."

Le RCS Brainois ne peut pas basculer

Henry Pensis
Henry Pensis © Tous droits réservés

Une division en-dessous, le RCS Brainois, installé depuis sept saisons en série nationale tremble.

Avec quatre unités de plus que le premier descendant direct et deux matches couperet à Gosselies et contre Jodoigne pour boucler le championnat, il y a matière à s’interroger.

"Descendre en provinciale serait une catastrophe pour notre club, tonne Henry Pensis, le manager sportif. Je ne peux pas dire que les joueurs ne donnent pas tout sur le terrain. Mais cela ne rentre pas et nous n’avons jamais la totalité du groupe disponible en raison de suspensions évitables. Jan Lella sera de retour pour le match face au Crossing. Actuellement, je ne sais rien anticiper pour la prochaine saison. Aucun transfert n’est conclu et les négociations avec le coach Olivier Suray sont au point mort."

 

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