La saison de football amateur est suspendue jusqu’au 17 janvier au minimum. Une décision prise par l’ACFF (association des clubs francophones de football), la VFV (aile flamande) et l’Union Belge en réaction au huis clos adopté pour le sport, même en extérieur, par le dernier Codeco.
David Delferière, le président de l’ACFF, est revenu sur cette situation compliquée au micro de Quentin Volvert.
La suspension des championnats amateurs, une décision inévitable ? "C’est en tout cas la moins mauvaise. D’abord il faut savoir que nous ne sommes pas très heureux de la décision du Codeco de jouer sans public parce que pour le football amateur provincial je pense qu’il n’y avait pas grand problème. Quand on sait que le public représente, avec le droit d’entrée et la buvette, 60 à 70% des recettes de clubs, on nous obligeait quelque part à arrêter."
La volonté d’arrêter venait-elle directement des clubs ? "Nous avons interrogé pas mal de nos clubs vi le conseil d’administration ou deux-tiers sont des responsables actifs de clubs au niveau provincial ou national. Plus de 95% des clubs demandaient cet arrêt provisoire. Avec le manque de recettes ça pouvait poser des problèmes de trésorerie. Notre décision a donc été prise aussi en fonction de ce que nous avons pu entendre de la part de nos clubs."
Les instances du football sont-elles optimistes quant à une reprise à la fin du mois de janvier ? "C’est le covid qui dirige. Les experts que nous avons rencontrés avec la ministre des sports nous disent que le variant omicron est quatre à cinq fois plus contagieux que le précédent, mais moins nuisible pour le futur. Donc nous espérons reprendre la compétition fin janvier voire un peu plus tôt. En espérant qu’il n’y ait pas une nouvelle vague."
Si la "trêve" imposée ne s’avérait pas trop longue, certains dirigeants de clubs la verraient plutôt d’un bon œil. Elle permettrait de décaler certains matches et la fin de saison à une période où la météo est plus clémente, avec sans doute plus de monde au bord des terrains : "Il y a même certains qui nous demandent désormais de faire une trêve en janvier dans les années à venir, pour décaler la fin de championnat à la fin mai, début juin. Parce qu’en janvier en général il fait moins bon, on a moins de public. Donc pourquoi pas, à la limite ? Actuellement, on va traiter le problème qui se pose avec Omicron. Et nous espérons surtout terminer ce championnat que nous n’avons pas pu terminer il y a deux ans et à peine commencer l’année passée."
S’il y a des dégâts inévitables au sein de certains clubs, la plupart parvient malgré tout à s’en sortir : "Il n’y a pas beaucoup de clubs qui sont tellement dans le rouge. La plupart des clubs amateurs, de quatrième, troisième, deuxième provinciales gèrent ça comme il faut, avec de bons dirigeants, ils représentent 80% de nos clubs. Ce qu’il s’est passé ces dernières années fait que ces clubs n’ont pas investi dans des dépenses extraordinaires. Ce sont pour les clubs de divisions supérieures, voire de première provinciale qui ont des contrats ou des conventions avec certains joueurs que c’est plus difficile. Et pour tous les clubs qui ont des dépenses fixes : électricité, chauffage, etc. Mais je pense que dans l’ensemble il ne devrait pas y avoir de gros problèmes au niveau de la deuxième, troisième, quatrième provinciales. Un peu plus dans les divisions du dessus."