Confirmation dans la foulée. K.O debout quelques jours plus tôt, Genk revit subitement face à Bruges. Un Club de Bruges, dernier adversaire dans la ruée des Mauves vers le titre, et que les Limbourgeois vont tenir en échec à la surprise générale.
3-2, le score final annihile toutes les chances brugeoises d’encore croire au titre. Quelques jours plus tard, Anderlecht est sacré champion. Un titre, acquis au bout du suspense, qui pose question. Comment expliquer ce revirement de situation ? Comment expliquer qu’une équipe comme Genk, fantomatique face aux Mauves, se soit subitement sublimée contre Bruges… alors qu’elle ne jouait plus rien (elle était 6e) ?
Un retournement de situation qui laisse perplexe Michel Preud'homme, coach des Blauw&Zwart à l'époque, et qui avait réagi à chaud après la rencontre : "On a trouvé un Genk très motivé. Je vais demander la recette à Emilio Ferrera pour voir comment il arrive à motiver une équipe de cette manière et fêter les buts de cette manière sur le banc quand on est 6e du championnat. Mais c'est bien pour eux, ils ont bien fait leur travail."
Les questions fusent. Anonymement, un ancien joueur de Pro League lève le doute. Mogi Bayat semble à nouveau avoir joué un rôle crucial dans cette affaire : "Il y a plusieurs joueurs qui disent que Mogi Bayat offrait des montres. Après, je ne sais pas si c’était pour gagner ou perdre mais en tout cas c’était pour influencer des matches. C’est certain. Je ne sais pas si c’était spécialement Genk-Bruges, mais je sais qu’en 2014, Bayat proposait des montres. Si l’équipe faisait le résultat qu’il voulait, elle était récompensée."
Des dires confirmés par d’autres joueurs et qui posent évidemment question. Sur un plan pénal, rappelons tout de même qu'offrir des montres pour perdre un match est tout aussi répréhensible que d'offrir des montres pour gagner un match. Contacté dans le reportage, Emilio Ferrera a expliqué n’avoir jamais entendu parler de ces montres et qu’il aurait refusé toute irrégularité. Il n’a malgré tout pas voulu participer au documentaire.
Anonymement, un ancien dirigeant de Pro League a lui voulu témoigner. Il y explique que Mogi Bayat lui avait expliqué avoir le pouvoir de décider qui allait être relégué cette saison-là. Alors l’omnipotent agent avait-il aussi le pouvoir d’influencer la course au titre ? La question reste en suspens. Une chose est sûre. De nombreuses montres, dont les boîtes attendaient patiemment leur propriétaire au domicile de Mogi Bayat, n’ont jamais été retrouvées.
Roland Duchâtelet, lui, a déposé plainte. Selon lui, le manque à gagner du titre loupé par le Standard équivaut à 15 millions d’euros.