Dans le dossier du Footgate, la lecture approfondie du réquisitoire du Parquet fédéral apporte son lot quotidien de révélations et de surprises. Rappelons que ce réquisitoire est provisoire, à charge, et que chaque personne suspectée bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’à son éventuelle condamnation par une juridiction de fond.
En outre, l’analyse dudit réquisitoire fait apparaître que tout l’enjeu, pour le ministère public, sera de prouver le caractère faux de certaines conventions incriminées (" faux en écriture ", en droit pénal). Pour ce faire, il faudra vraisemblablement démontrer qu’elles étaient vides de prestations concrètes (ou largement surévaluées pour les montants versés) et que, en réalité, elles ont été utilisées pour le paiement d’un partie salaire, d’une prime à la signature ou d’une commission, selon les cas. Il faudra donc se pencher sur ce qui figure dans les PV des enquêteurs, car ce sont ces éléments (conventions, flux d’argent, auditions, …) qui pourront réellement soutenir les préventions retenues par le parquet. Certains protagonistes de l’affaire sont-ils passés aux aveux au cours de leur(s) audition(s) ? Ont-ils chargé d’autres personnes ? L’avenir nous l’apprendra…
Mogi Bayat, on le sait, est une des personnages centraux de l’enquête des policiers limbourgeois. Son nom revient dans 10 dossiers distincts, auxquels il faut en ajouter deux, abandonnés faute d’éléments suffisants par le parquet fédéral et que nous n’évoquerons pas ici en détail. L’agent se trouve mis en cause comme personne physique mais c’est aussi vrai pour sa société, " Creative et management Group ", seule personne morale figurant sur la liste des incriminés.