Au détour de leurs balades en forêt, les promeneurs ont sans doute déjà aperçu des arbres morts garnis de gros champignons autour de leur tronc ; une vision qui n’est pas des plus jolies mais la conservation de ces arbres morts, et leurs champignons, font aujourd’hui partie d’une nouvelle politique de gestion forestière du DNF, le Département Nature et Forêt de la Wallonie, depuis une vingtaine d’années afin de préserver la biodiversité.
En effet, l’heure n’est plus à conserver une forêt impeccable où tout bois mort doit disparaître du paysage. Au contraire, les arbres morts – en tous les cas ceux qui ne présentent pas de danger pour le promeneur ou le trafic – font l’objet d’une préservation volontaire inscrite dans le code forestier wallon.
C’est donc exactement l’inverse de la gestion de jadis qui est aujourd’hui imposée aux propriétaires publics sous l’œil attentif des gardes forestiers ; mais comment expliquer ce revirement ? En fait, les arbres morts ne sont pas si morts que ça : ils abritent une certaine biodiversité pendant de longues années : "on a d’abord les pics qui creusent le tronc pour se nourrir du bois, explique Franck Renard, garde forestier au Cantonnement de Spa, mais aussi pour former des cavités où y installer leur nid, puis les champignons qui vont contribuer à la décomposition et à la dégradation du bois, ce qui fait qu’on se retrouve avec un véritable foisonnement d’organismes vivants sur un arbre qui, lui, est en fin de vie."
Un minimum d'arbres morts doivent aujourd'hui être conservés