La rentrée scolaire se fera en présentiel, le mode Covid se fera plus léger, du moins en ce qui concerne les écoles wallonnes, les règles concernant le port du masque restant plus contraignantes dans les écoles bruxelloises.
Cette éclaircie devrait permettre de reprendre, durant cette nouvelle année scolaire, les discussions autour notamment des réformes liées à l’implémentation du Pacte pour un Enseignement d’Excellence. Plusieurs dossiers devraient en principe aboutir pour la rentrée suivante, dans un an donc, en septembre 2022.
On pense notamment à la réforme de la formation initiale des enseignants, au nouveau décret inscription, à l’évaluation des enseignants ou encore la réforme des rythmes scolaires. Une réunion est d’ores et déjà programmée le 2 octobre, avec les acteurs de l’enseignement, pour faire le point, et baliser les priorités. Petit tour d’horizon.
Les rythmes scolaires
Le gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles a adopté le 12 mai dernier une note d’orientation qui refonde totalement le calendrier scolaire de l’enseignement obligatoire (maternel, primaire et secondaire) en réduisant la période des vacances d’été et en introduisant un meilleur équilibre entre les périodes d’apprentissage et les périodes de repos. Le projet alterne des périodes de 7 semaines de cours avec 2 semaines de congé. Les congés de l’automne et les congés de printemps seront du coup allongés à d’une semaine, en principe dès la rentrée scolaire en 2022.
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Mais ce projet suscite beaucoup d’interrogations : ni la Flandre ni la Communauté germanophone n’ont marqué leur intention de suivre rapidement dans cette direction. De même pour l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie Bruxelles. Cette désynchronisation des calendriers posera des problèmes pour les parents qui ont des enfants dans l’enseignement francophone et néerlandophone, ou dans l’enseignement obligatoire et supérieur. Difficultés aussi pour les professeurs qui enseignent dans le secondaire et dans le supérieur par exemple.
La réforme de la formation initiale des enseignants
C’est une des conditions indispensable à la réussite du Pacte d’excellence. Fin avril, le projet de la ministre Valérie Glatigny était adopté en gouvernement. Il prévoit de faire passer à 4 ans les études pour les futurs enseignants. Une année supplémentaire donc, et cette 4e année devrait permettre à l’étudiant de se plonger dans la pratique, devant une classe. Un étudiant qui serait rémunéré. Mais ici aussi, de nombreuses interrogations subsistent.
On reste loin des beaux objectifs inscrits dans le Pacte d’Excellence, expliquent notamment les syndicats. L’allongement de la formation initiale ne peut pas se réduire, disent-ils, au simple ajout d’une année pratique. Les syndicats revendiquent une véritable revalorisation du métier d’enseignant, ce qui permettra aussi de lutter contre la pénurie. Et la question est centrale : quel salaire pour ces enseignants après 4 ans de formation plutôt que 3, pour que cela reste soutenable en terme budgétaire pour la Fédération Wallonie Bruxelles ? Cela devra aussi faire partie des discussions cette année.
La réforme du décret inscription
Faire évoluer le décret, c’est ce que prévoit la déclaration de politique communautaire. Mais cette réforme a été repoussée à la rentrée scolaire 2022 en raison de la crise du Covid. Outre une révision des critères qui ont des effets pervers, la ministre de l’enseignement Caroline Désir entend aussi travailler sur d’autres facteurs, comme l’attractivité de certaines écoles.
Si certains établissements sont très demandés, avec de longues files d’attente pour les inscriptions, dans d’autres établissements des places restent libres. Réduire les inégalités de notre enseignement, c’est bien aussi l’enjeu des chantiers prévus par le Pacte d’excellence.
L’évaluation des enseignants
Evaluer les enseignants ou les contrôler et les sanctionner ? Le texte présenté fin de l’année 2020 a fâché les enseignants.
Cette évaluation régulière est bien prévue dans la Pacte d’excellence, elle est liée au nouveau système de gouvernance du système scolaire, le plan de pilotage qui prévoit que chaque établissement scolaire établisse un contrat d’objectifs à atteindre avec la Fédération Wallonie Bruxelles.
Mais cette évaluation, si elle est loin d’être contestée, prévoit aussi des sanctions, qui pourraient même conduire à la rupture du contrat de l’enseignant. Et des sanctions, pour les organisations syndicales, il ne peut en être question. Ils indiquaient alors que l’amélioration des pratiques pédagogiques ne pouvait conduire à ce que "les difficultés et les besoins exprimés par l’enseignant puissent être retenus contre lui."
Leur crainte est donc de voir les enseignants soumis à un contrôle permanent, et à des objectifs personnels à atteindre, sous peine de sanction, si l’école peinait à atteindre les résultats inscrits dans son "contrat d’objectifs". Difficile dans ces conditions de dégager une relation de confiance afin de faire évoluer une concertation les pratiques pédagogiques.
Le dossier devrait lui aussi revenir sur la table.
Des négociations sectorielles et un cahier de revendications
Ces négociations ont lieu tous les deux ans. Elles ont débuté en avril dernier. Cette fois les syndicats ont rassemblé leurs revendications sous le thème de la lutte contre la pénurie d’enseignants, et donc la nécessité de rendre le métier plus attractif, notamment par de meilleures conditions de travail. La crise du Covid ayant mis en exergue le manque criant de personnel.
Ce cahier de revendications est décliné sous six thématiques : l’accès à la carrière, son déroulement, les conditions de travail, la fin de carrière, la concertation sociale et diverses revendications plus spécifiques concernant les Hautes Écoles et les Universités (refinancement de l’enseignement supérieur et la recherche, concrétiser un statut de l’Enseignant-Chercheur, etc.).