150 rassemblements en France
Dans l'industrie pétrolière d'où est parti le conflit fin septembre, la grève devrait se poursuivre mardi chez TotalEnergies, dans les équipes de raffinage et/ou de dépôt de carburants. Près de 150 points de rassemblement sont prévus en France, selon la CGT, qui organise cette journée avec les syndicats FO, Solidaires et FSU et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne.
Premier syndicat de France, la CFDT a en revanche décidé de rester à distance du mouvement, ne croyant pas en l'efficacité des grandes manifestations interprofessionnelles pour obtenir des augmentations salariales dans les entreprises.
A Paris, la manifestation s'ébranlera à 14H00 de la place d'Italie, en direction de la place Vauban. Un autre cortège, pour protester contre la réforme des lycées professionnels, défilera du métro Saint-François-Xavier au métro Sèvres-Babylone. Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée, sera présente parmi les manifestants, 48 heures après la "Marche pour la vie chère" organisée par les partis de gauche dimanche à Paris. Le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, est attendu à l'assemblée des cheminots qui se tiendra à 11H00 à Gare de Lyon.
La police anticipe respectivement 15.000 et 2000 personnes pour les deux manifestations parisiennes, et les autorités s’attendent à voir les "ultrajaunes" et "l'ultragauche" essayer de constituer un cortège devant le carré syndical.
Des réquisitions "inacceptables"
La précédente journée de mobilisation interprofessionnelle, le 29 septembre, avait rassemblé 118.500 personnes dont 13.500 à Paris selon la police (250.000 et 40.000 selon les organisateurs).
Les participants défileront pour "l'augmentation des salaires et la défense du droit de grève", selon les termes du communiqué intersyndical publié la semaine dernière. Il s'agit de soutenir les revendications des salariés de la branche pétrole, mais plus largement de peser pour mettre cette question à l'agenda de l'exécutif. Invité de France Inter lundi, Philippe Martinez a suggéré au gouvernement de "se mettre autour d'une table" avec les syndicats pour "discuter d'une augmentation du Smic, d'une échelle mobile des salaires".
Autre motif de mécontentement, qui a notamment convaincu Force ouvrière de se joindre au mouvement: les réquisitions de grévistes mises en œuvre par le gouvernement pour faciliter la distribution de carburant. "La réquisition, c'est inacceptable et ça n'est jamais la bonne solution", a expliqué son secrétaire général Frédéric Souillot sur Public Sénat lundi.
La perspective d'un 49.3 pour faire adopter le budget à l'Assemblée, le durcissement à venir des règles d'indemnisation des chômeurs, la réforme des retraites attendue pour la fin de l'année, sont autant d'ingrédients qui attisent la colère sociale.