Trois parachutistes, trois écoliers et un professeur du collège-lycée Ozar Hatorah, tous abattus à bout portant en mars 2012 : Toulouse honore dimanche les victimes du jihadiste Mohamed Merah.
Dimanche matin, la cour de l’école juive de Toulouse, rebaptisée Ohr Torah, s’est remplie d’anciens élèves, témoins de l’attaque du 19 mars 2012, venus des quatre coins du monde pour une cérémonie poignante autour du rabbin et directeur de l’établissement, Yaacov Monsonego, dont la fille Myriam, 7 ans, a péri sous les balles du tueur au scooter.
"La douleur est intense, ce qui s’est passé a été traumatisant et l’absence ne sera jamais comblée. Mais c’est la volonté de vivre et la solidarité au sein de l’établissement qui seront les plus fortes", a témoigné Ava Ouaknine, 19 ans, amie de Myriam Monsonégo.
"Les jeunes avaient besoin d’être ensemble, unis, la main dans la main, pour faire bloc et affronter ensemble la douleur du souvenir", confie la CPE d’Ohr Torah.
Dans l’après-midi, une grande cérémonie de commémoration du dixième anniversaire des attentats devait rassembler Emmanuel Macron, le président d’Israël, Isaac Herzog, les anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy, et 2000 invités.
Au pied de "l’Arbre de vie"
Organisée dans la Halle aux grains de Toulouse, une salle de concert de musique classique par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), la cérémonie entend honorer les sept victimes.
Emmanuel Macron avait indiqué qu’il acceptait l’invitation dans un discours lu lors du dîner du Crif fin février à Paris, en appelant à une "mobilisation générale de toute la société" pour lutter contre l’antisémitisme, et promettant de "continuer le combat", "sans relâche".
"La présence conjointe (de MM. Macron et Herzog) entend marquer l’amitié qui lie la France et Israël, ainsi que la volonté des deux chefs d’Etat de poursuivre leur lutte commune contre le terrorisme et contre l’antisémitisme", indique l’Elysée.
L’ancien Premier ministre Manuel Valls, le président du Sénat Gérard Larcher, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la maire de Paris, Anne Hidalgo, sont également attendus.
Le chef de l’Etat français et son homologue israélien doivent déposer une gerbe dans la cour de l’école Ohr Torah, au pied de "l’Arbre de vie", un monument en hommage aux victimes.
Plusieurs autres temps forts sont prévus pendant la journée, hors la présence des chefs d’Etat, notamment une table ronde sur la radicalisation et les fractures de la société française ainsi qu’une pièce de théâtre jouée dimanche soir.