Il termine une pré-campagne médiatique émaillée de polémiques ce week-end avec une visite chahutée à Marseille marquée par un échange de doigts d’honneur avec une passante.
Mais passer du statut de polémiste à celui de candidat à la présidence n’est pas aisé. Pour Marine Le Pen du Rassemblement nationale, la mue est ratée : "Quand on souhaite être président de la République, il faut être capable de garder son calme, de maîtriser son 'instinct'".
La candidate à l’investiture LR à la présidentielle Valérie Pécresse partage ce jugement : "Etre président ou présidente de la République, ça ne s’improvise pas, c’est un long chemin, il faut pouvoir endosser des responsabilités, il faut pouvoir en être digne et aujourd’hui je pense que la pré-candidature un peu précipitée d’Éric Zemmour est en train de tourner au fiasco" après ce "geste totalement indigne", estime la présidente de la région Ile-de-France.
"Etre président ou présidente, c’est une crédibilité. On confie au président de la République à la fois les codes du nucléaire, donc on ne peut pas les confier à quelqu’un d’impulsif. On lui confie ses économies, donc il faut qu’il soit aussi bon gestionnaire. On lui confie l’avenir de ses enfants, il faut qu’il soit visionnaire et avoir une vision c’est pas juste être monomaniaque sur un seul thème, l’immigration", a-t-elle ajouté.
"On ne s’improvise pas président de la République, il faut être digne, il faut être respectueux, il faut être à la hauteur", a critiqué sur CNews Michel Barnier, un autre candidat à l’investiture LR.
Fan de Donald Trump, son populisme lui est aussi reproché : pour le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, "M. Zemmour […] est l’incarnation du populisme en France, c’est un semeur de haine, un semeur de fragmentation de la société française, un semeur de division, un matador du déclinisme".
Pass sanitaire et "grand remplacement"
Les partisans de Zemmour se targuent d’avoir déjà pesé sur les thématiques de la campagne, particulièrement sur la lutte contre l’immigration, le sujet numéro 1 du polémiste, associé à ses critiques sur l’islam, une "civilisation" qu’il juge "incompatible avec les principes de la France".
Ses prémices de programme promettent un référendum sur l’immigration, la suppression du droit du sol ou du regroupement familial et l’interdiction de porter un premier prénom d’origine étrangère, une proposition qui a suscité la polémique en France.
Eric Zemmour est un adepte de la théorie complotiste du "grand remplacement" de la population européenne par des immigrés maghrébins et africains.