Cette situation permet-elle à la Première ministre de pouvoir activer l’article 49.3 autant qu’elle le souhaite ?
La réponse doit être nuancée : sur les questions budgétaires, elle peut l’activer autant de fois qu’elle le veut. D’ailleurs, c’est ce qu’elle a fait jusqu’ici : c’étaient tous des textes relatifs au budget ou aux finances. Par contre, sur les autres projets ou propositions de loi, elle ne peut l’activer qu’une seule fois par session parlementaire. Par exemple : la réforme des retraites. On s’attend à ce que le gouvernement la présente au printemps prochain comme la réforme est très contestée, puisqu’il s’agit de relever l’âge de la retraite de 62 à 65 ans.
Il faut que les Macronistes arrivent à rallier les centristes ou les Républicains, sinon ils vont devoir activer le 49.3. Mais comme la réforme des retraites n’est pas un texte budgétaire, ils ne pourront plus l’activer jusqu’à la fin de la session parlementaire cet été.
A moins qu’ils n’essaient de faire passer la réforme des retraites comme un texte financier. Mais là, ce serait une vraie déclaration de guerre…
Cette situation est pourtant assez intenable jusqu’à la fin de la législature. D’abord pour le gouvernement qui à chaque fois, joue sa survie à la roulette russe… avec le risque qu’une motion de censure finisse par passer. Et puis c’est intenable aussi pour l’opposition, qui n’en peut déjà plus… à l’instar ce député qui, après le septième 49.3, déclarait : "Voir le film Un jour sans fin, c’est marrant ; le vivre, c’est l’enfer".