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France : le bureau de l'Assemblée Nationale exclut le député RN de Fournas pour 15 jours après des propos racistes

Par Anthony Roberfroid avec agences

Le bureau de l'Assemblée nationale, sa plus haute instance, a voté ce vendredi, lors d'une procédure "assis-debout", l'exclusion durant 15 jours du député RN Grégoire de Fournas, auteur jeudi de propos dans l'hémicycle jugés racistes.

Les députés ont validé dans l'hémicycle cette "censure avec exclusion" proposée par le bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance collégiale. Grégoire de Fournas a l'interdiction de paraître au Palais Bourbon pendant quinze jours de séance et se voit privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois.

La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet a aussitôt demandé à l'élu RN de quitter l'enceinte du Palais Bourbon.

L'incident a provoqué une vague d'indignation jusqu'au plus haut niveau de l'Etat. Il avait entraîné la fin prématurée de la séance de questions au gouvernement, une décision rarissime prise par la présidente de l'Assemblée.

"Le racisme, quelle qu'en soit la cible, est la négation des valeurs républicaines qui nous rassemblent dans cet hémicycle", a déclaré vendredi la titulaire du perchoir, après le vote de la sanction.

Grégoire de Fournas est le deuxième député exclu temporairement du Palais Bourbon depuis l'instauration de la Ve République en 1958. Le premier avait été l'élu apparenté PCF Maxime Gremetz en mars 2011, pour une altercation en raison de... voitures ministérielles, mal garées selon lui.

© AFP - RTBF

"Qu’il retourne en Afrique"

Jeudi, le député de La France insoumise (LFI, gauche radicale), Carlos Martens Bilongo, noir, évoquait dans l’hémicycle le "drame de l’immigration clandestine", lorsque le député du Rassemblement national (RN, extrême droite), Grégoire de Fournas, a lancé : "Qu’il retourne en Afrique", selon le compte rendu officiel de séance. Ces propos ont profondément ébranlé l’Assemblée.

 

M. de Fournas a reconnu avoir lancé jeudi "qu'il retourne en Afrique" lors d'une intervention de l'élu LFI Carlos Martens Bilongo, qui s'exprimait sur le "drame de l'immigration clandestine" pendant la séance de questions au gouvernement.

Le député de Gironde a ensuite catégoriquement nié tout caractère raciste, assurant parler du bateau humanitaire Ocean Viking bloqué en mer avec 234 migrants, et pas de Carlos Martens Bilongo, élu noir du Val-d'Oise. Il a dénoncé une "manipulation de LFI" visant à lui prêter des "propos dégueulasses".

Son parti assure, lui, que l’élu parlait du "bateau" chargé de migrants Ocean Viking, mentionné plus tôt par Carlos Martens Bilongo, et en "aucun cas" du député noir.

Carlos Martens Bilongo disait attendre "la sanction la plus lourde" contre une "phrase raciste" venue d’un élu d’un parti d’extrême droite qui "n’a jamais changé".

"Cela aurait-il été plus acceptable" que les propos du RN soient adressés "aux réfugiés du bateau de SOS Méditerranée en situation critique ?", s’était-il interrogé la veille. Les élus de l’opposition de gauche (LFI et Verts) et du camp présidentiel plaident pour la démission de Grégoire de Fournas.

L'Assemblée Nationale a prononcé la censure avec exclusion temporaire du député Grégoire de Fournas

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