L'aéroport allemand de Francfort-Hahn (ouest) a déposé le bilan, a annoncé mardi la justice allemande, alors que la pandémie de Covid-19 a porté un coup à l'activité des compagnies à bas coûts, dans lequel il s'était spécialisé.
Le groupe chinois HNA, qui détient 82,5% de ce complexe situé à une centaine de kilomètres de Francfort, a demandé "l'ouverture d'une procédure de cessation de paiement", a fait savoir le tribunal de Bad Kreuznach (ouest).
La justice a désigné le cabinet d'avocat spécialisé Brinkmann and Partners pour administrer provisoirement l'entreprise dans le cadre de cette procédure.
L'aéroport a ouvert en 1993 sur une ancienne base américaine et a été racheté en 2017 pour environ 15 millions d'euros par HNA à la région de Rhénanie-Palatinat, qui a gardé 17,5% des parts.
Le "premier aéroport à bas coûts d'Allemagne"
Tout récemment, l'arrestation des cadres supérieurs du groupe HNA, en difficulté financière, avait fait grand bruit. À l'époque, la société aéroportuaire avait souligné que cela n'aurait aucun effet sur Francfort-Hahn. Début octobre, elle avait même déclaré que l'aéroport était sur la bonne voie.
Spécialisé dans les vols de compagnies low cost, il se présente comme le "premier aéroport à bas coûts d'Allemagne" sur son site internet. Il est ainsi devenu progressivement une plaque tournante pour la compagnie aérienne à bas prix Ryanair.
Il s'agit aussi d'un important aéroport pour le transport de fret, avec 170.000 tonnes de marchandises par an. Il a en effet bénéficié d'un boom du fret aérien résultant des achats en ligne et des goulets d'étranglement du fret maritime.
Cependant, avant même que la pandémie de coronavirus ne frappe, le trafic de passagers avait baissé par rapport à des sommets d'environ 4 millions par an. Ryanair y a réduit ses vols et déplacé le trafic vers des aéroports plus importants de la région.
Près de 2.000 personnes travaillent directement dans l'aéroport de Francfort-Hahn.