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Belgique

François De Smet (DéFI) : "On ne peut pas exclure que des terroristes utilisent des vagues migratoires pour revenir en Europe, mais ils seraient revenus de toute manière"

L'invité: François De Smet , président de Défi

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Après la saga des boxes qui a coûté plusieurs centaines de milliers d’euros et la composition du jury d’assises, le procès des attentats de Bruxelles débute pour de bon ce 5 décembre. Tout juste réélu président du parti Démocrate fédéraliste indépendant (DéFI), François De Smet continue d’avoir des inquiétudes notamment logistiques. Pour cause, "un grand nombre des recommandations (du rapport parlementaire) n’a pas été appliqué, notamment vis-à-vis des victimes", telles que le guichet unique ou encore le fonds de garantie.

"Il y a quand même une grosse différence dans la manière dont les victimes ont été prises en charge et reconnues en France, par exemple je pense aux victimes du Bataclan ou des attentats de Nice, et la manière dont en Belgique, elles ont dû se constituer – je pense à l’association Life For Brussels – pour pallier les manquements de l’État belge", déplore le député fédéral dans l’opposition, au micro de Matin Première. Pour lui, nombreux sont celles et ceux qui espèrent dès lors que la justice puisse faire "le job que le gouvernement n’a pas fait".

S’il y a la question des victimes, il y a aussi celle du renseignement qui laisse à désirer, selon le député fédéral. "Comment se fait-il que des jeunes se radicalisent au point de pouvoir commettre des attentats ? Je pense à un dossier précis qui est celui de Monsieur Oussama Atar, qui est un des accusés présumés de ce procès. Je fais partie de ceux qui auraient voulu qu’une étude de cas soit faite", précise-t-il. Pour ce dernier, le suivi de personnes radicalisées fait clairement défaut, tout comme celui des personnes qui sortent de prison. Pour ces raisons, le président de DéFI estime que "tout un pan de notre politique de sûreté qui n’est pas assez pris au sérieux".

Et alors que les vagues migratoires ont parfois été associées par certains partis politiques à une menace terroriste, il s’agit de deux choses différentes pour l’ancien directeur du centre fédéral pour la Migration Myria "parce que notre gouvernement, je le rappelle, refusait même l’octroi de visas humanitaires à des Syriens", qui ont fui leur pays en raison de la guerre qui s’y déroule.

"On ne peut pas exclure que des terroristes, et ils l’ont fait pour quelque trois-quatre d’entre eux, utilisent des vagues migratoires pour revenir en Europe, mais ils seraient revenus de toute manière. Je rappelle que le 9/10e des gens qui ont commis des attentats sur les sols belge et français, avaient des passeports et des nationalités belge ou française", souligne François De Smet.

Un mandat tourné vers 2024

Réélu président de DéFI ce 4 décembre avec 59% des voix des militants du parti en ordre de cotisation, François De Smet assure que son groupe n’a rien de divisé et qu’il s’agit d’un score habituel. "On est un parti démocratique avec des campagnes extrêmement longues. Ici, elle a quand même duré deux mois, avec une capacité de mobilisation des uns et des autres, et ça, c’est un mérite qu’il faut reconnaître à mon adversaire qui mobilise des membres extrêmement bien notamment sur le terrain, même si j’en ai mobilisé in fine plus que lui", note-t-il.

Et de poursuivre : "Je trouve que c’est un score au contraire sain. Ça montre qu’il y a une démocratie qui vit. Ça ne nous empêche pas, comme c’était le cas il y a trois ans lorsque j’ai gagné avec un score assez proche, 63%, de se rassembler après sans trop de problèmes. C’est d’abord une grande famille".

Un mandat qui sera donc tourné vers l’échéance électorale de 2024. Une fusion avec l’autre parti étiqueté centriste sur l’échiquier politique à savoir Les Engagés (ex-cdH), est-elle envisageable ? "Je comprends que la question intellectuellement se pose, notamment dans les milieux socio-économiques qui sont parfois demandeurs. Sauf que la politique ce n’est pas l’arithmétique. C’est une question aussi d’ADN. Si c’est pour faire partie d’un maelstrom avec un ADN moins fort que le nôtre, je ne vois pas l’intérêt", réplique François De Smet, qui tient au positionnement de son parti sur la bonne gouvernance, sur la défense des minorités francophones, le libéralisme social.

Et d’ici à 2024, rejoindre la coalition fédérale en cas d’écartement d’un parti de la majorité n’est pas non plus envisageable, pour François De Smet. Ce dernier estime qu’il serait insensé d’ajouter "de l’instabilité à l’instabilité", alors qu’une récession menace le pays.

"C’est dommage qu’on ait un gouvernement qui puisse à ce point faire des déficits budgétaires aussi forts et qui soit dans l’incapacité de faire les réformes que ce soit fiscal ou dans les pensions, pour y remédier. Mais je pense qu’il ne faut pas ajouter du chaos. J’invite les partis libéraux à trouver une manière de collaborer entre eux", conclut le député fédéral.

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