C’est en 1838 que Liszt réalise la plupart des transcriptions des lieder de Schubert. En mars 1838, une immense catastrophe climatique ravage la Hongrie. L’hiver avait été rude et lors du dégel, le Danube a débordé en causant de nombreuses inondations et en causant de nombreuses victimes. Liszt apprend la nouvelle dans un journal allemand qu’il lit à Venise, alors qu’il prend boit sur café à la terrasse du Florian. Il saute alors dans un train pour se rendre à Vienne où il donne huit concerts de bienfaisance pour la Hongrie. A Vienne, qui est la ville natale de Schubert, Liszt se met inévitablement à transcrire pour piano seul un grand nombre de ses lieder. Il en programme quelques-uns lors de ses concerts de bienfaisance et le succès est immédiat. Au total, Liszt a transcrit une cinquantaine de lieder de Schubert.
Certaines de ces transcriptions de Schubert vont immédiatement être éditées, certaines par Diabelli, d’autre par Haslinger, qui a vendu des stocks assez impressionnants de transcriptions, tant et si bien qu’il a réclamé à Liszt d’autres transcriptions. Le compositeur a d’ailleurs dit à ce propos : "Le bon Haslinger m’accable de Schubert, je viens de lui envoyer 24 nouveaux lieder et pour le moment, je me sens un petit peu fatigué de cette besogne."
On peut trouver trois buts à ces transcriptions : tout d’abord elles vont contribuer à populariser le nom de Schubert qui n’était pas si célèbre à l’époque à Vienne, ensuite, Liszt a contribué à faire évoluer la technique pianistique, notamment en résolvant quelques problèmes de restitution de timbres et puis, enfin, cela a contribué à élargir le répertoire de Franz Liszt.