Euro 2024

Frédéric Waseige : "L’Italie a résisté à tous les styles de football et à toutes les situations"

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Par François Saint-Amand

L’Italie est sacrée championne d’Europe de football au bout du suspense face à l’Angleterre, en finale à Wembley, après une cruelle séance des tirs au but. Une victoire méritée sur l’ensemble du tournoi, s’accordent les consultants du Club de l’Euro.

La Squadra Azzurra et les Three Lions s’affrontaient pour la première fois de leur histoire en finale d’un grand tournoi. Les locaux réalisent une entame de match parfaite par l’intermédiaire de Luke Shaw, qui plante sa première rose en sélection, dès la 2e minute de jeu.

L’Italie bousculée, met ensuite le pied sur le ballon et pousse l’équipe de Gareth Southgate dans ses retranchements. Elle finit par trouver la faille en seconde période, sur corner : Leonardo Bonucci propulse le ballon dans les filets de Pickford après un cafouillage dans le rectangle. Les deux équipes ne trouvent pas la solution et filent en prolongations, sans y trouver la solution.

Direction la terrible séance des penaltys qui sourit aux Transalpins.

La désillusion anglaise

Ce sont les trois jeunes anglais, Marcus Rashford, 23 ans, Jadon Sancho, 21 ans et Bukayo Saka, 19 ans, qui ratent successivement leur penalty, en jouant en plus à domicile.

Une situation qui peine les consultants du Club de l’Euro, notamment Swann Borsellino pour un motif bien précis : les deux premiers, "des joueurs de grand talent" ont eu peu de temps de jeu durant le tournoi et sont montés uniquement pour les tirs au but. Si Gareth Southgate risque d’être pointé du doigt pour ces changements, il ne faut toutefois pas lui enlever le mérite d’avoir mené l’Angleterre jusqu’à sa première finale d’un Euro pour Khalilou Fadiga : "Il a démontré toutes les capacités tactiques qu’il a. Cette équipe d’Angleterre il faudra compter sur elle. Si les joueurs qui ont raté sont des jeunes, (c’est aussi parce que) c’est une équipe de jeunes joueurs".

Les regards en plateau se tournent bien entendu sur le nouveau champion d’Europe, l’Italie, qui remporte un nouveau trophée, depuis sa quatrième étoile décrochée en 2006, mais dont le jeu diffère complètement de la période de ses prédécesseurs. "C’est un immense champion d’Europe, qui a gagné avec ses valeurs, jusqu’au bout, d’un jeu enthousiasmant et enthousiaste, extrêmement positif" résume notamment Stephan Streker.

La métamorphose tactique de l’Italie

Les consultants retiennent principalement de cette Nazionale le grand artisan de cette métamorphose du jeu : Roberto Mancini, qui déjà en 2012, avait mené Manchester City à son premier trophée de champion d’Angleterre qui lui échappait depuis 1968. 

Khalilou Fadiga l’avait déjà annoncé depuis plusieurs jours : les trois plus fortes équipes du tournoi selon lui étaient dans l’ordre : l’Italie, la Belgique et la France. Le technicien italien sera parvenu à imposer ses idées jusqu’au bout : "Il a apporté non seulement quelque chose de frais, mais de positif aussi pour toutes les personnes qui auparavant voyaient toujours l’Italie comme une équipe ultra-défensive" déclare l’ancien international sénégalais.

"On sentait une vraie maîtrise de ce qu’il voulait jusque dans ses changements, et dans le camp d’en face pas vraiment" renchérit Frédéric Waseige. De son premier match de poule à la finale, l’entraîneur italien est toujours resté serein avec sa nouvelle philosophie de jeu, pointe également le consultant. La Squadra a pourtant été bousculée lors des matchs à élimination directe, passant contre l’Autriche en prolongations et battant l’Espagne et l’Angleterre aux tirs au but, mais elle n’aura jamais lâché :

Ils ont résisté à tout : à tous les styles de football, à toutes les situations.

"Ils ont été menés face à l’Angleterre, ballottés par l’Espagne, dominée mais pas dans le jeu mais dans les faits contre la Belgique" précise l’ancien joueur du RFC Liège. "Ils ont résisté à tout et s’imposer de cette manière dans les prolongations et les tirs au but, c’est aussi un signe que ce sont des personnalités et qu’ils sont préparés à tout. Ils ont eu réponse à tout dans cet Euro".

"L’importance du collectif"

Au-delà de l’aspect tactique, Stephan Streker ressort également la force mentale inculquée par Roberto Mancini, alors que leur attaquant Ciro Immobile n’aura pas été transcendant sur le tournoi. "Tout ce staff italien fait qu’il y a des choses au-delà de la tactique qui concerne l’homme, l’humain. Ce qu’il a réussi à faire c’est ce dont rêvent tous les coachs : ils ont été tous orientés vers le même but. Tous sont venus avec l’importance du collectif et généralement c’est la marque d’un grand coach".

Un grand gardien, élu meilleur joueur de l’Euro 2020, des transitions offensives rapides, une solidité tactique et une ferveur collective, voilà donc les ingrédients qui auront permis aux Transalpins de décrocher un deuxième sacre à l’Euro selon nos consultants.

Enterrée par la catastrophe de la non-qualification pour le Mondial 2018, l'Italie est revenue plus vivante que jamais ce 11 juillet 2021, en poursuivant son incroyable série de 34 matchs sans défaite. La Squadra Azzurra est éternelle.

© Catherine Ivill / POOL / AFP

Retrouvez les analyses de Benjamin Deceuninck et de ses consultants sur les matchs de l’Euro 2020 dans Le Club de l’Euro, en replay sur Auvio.

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