Le court-métrage expérimental de la réalisatrice belge Soetkin Verstegen joue entre l'éphémère et l'éternel.
Difficile d'imaginer une matière moins appropriée pour l'animation en stop motion que la glace. La technique, qui consiste à déplacer des objets pour donner l'illusion du mouvement image par image, réclame de prendre son mal en patience — tout l'inverse d'un bloc de glace qui fond à vue d’œil. C'est pourtant cette matière que la cinéaste Soetkin Verstegen a choisie pour son court-métrage expérimental très justement intitulé "Freeze Frame".
Visuellement audacieux, le film nous expose à de saisissantes images en noir et blanc qui s'arrêtent et se mettent en mouvement. Des hommes collectent des blocs de glace qui glissent sur la surface. Des animaux prisonniers du froid se réveillent et s'animent. Des corps se liquéfient. Le spectacle est hypnotisant : ce qui semblait éternel devient éphémère, et ce qui semblait provisoire perdure.
Jouant entre le passé et le présent, la réalisatrice convoque par l'usage de certaines techniques le cinéma des premiers temps, qu'elle déconstruit et reconstruit de manière ludique. Difficile d'y fixer un sens définitif — c'est un court-métrage expérimental après tout — mais ces quelques minutes de cinéma sont précieuses.
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Cinéma - Animation
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