De l’avis de plusieurs experts sollicités par le Science Media Centre de Londres, cette expérience représente un excellent résultat scientifique et une percée majeure dans la science de la fusion. Le professeur Justin Wark, professeur de physique à l’Université d’Oxford et directeur de l’Oxford Center for High Energy Density Science, explique que le Lawrence Livermore National laboratory utilise le plus grand laser au monde pour comprimer l’hydrogène lourd dans des conditions similaires à celles du centre du soleil. Il s’agit d’une méthode baptisée "fusion par confinement inertiel".
Justin Wark pointe des limites actuelles à ce grand progrès : "Nous devons d’abord extraire beaucoup plus de ce qui est investi afin de tenir compte des pertes ans la génération de la lumière laser, etc.". Il ajoute que "le laboratoire pourrait en principe produire ce type de résultat environ une fois par jour, alors qu’une centrale à fusion devrait le faire dix fois par seconde."
Interrogé également par le Science Media Centre de Londres, Tony Roulstone, maître de conférences en énergie nucléaire à l’Université de Cambridge se réjouit mais nuance également : "Bien que positif, ce résultat est encore loin du gain d’énergie réel nécessaire à la production d’électricité […] La production d’énergie (en grande partie de l’énergie thermique) ne représentait encore que 0,5% de l’apport […] Par conséquent, nous pouvons dire que ce résultat du NIF est un succès de la science – mais encore loin de fournir une énergie utile, abondante et propre."
Il faudra sans doute encore des décennies pour permettre une industrialisation du système. De nombreux développements scientifiques et technologiques sont encore indispensables pour permettre d’obtenir une telle énergie de fusion inertielle qui soit simple et abordable pour alimenter les foyers et les entreprises.