En couple avec une politologue, sans enfant, il est originaire de l’extrême sud du Chili, de Punta Arenas, l’une des villes les plus australes du monde considérée comme la porte de l’Antarctique, sur les rives des eaux glacées du détroit de Magellan.
Il a grandi aux côtés de ses deux frères cadets dans une famille sympathisante des partis socialiste et démocrate-chrétien, et a étudié à la British School de sa ville avant de rejoindre l’université de Santiago, où il n’a pas fini son cursus diplômant, s’engageant totalement dans la mobilisation étudiante, puis politique.
Son père, Luis Boric, un ancien ingénieur-chimiste de 75 ans, raconte que son fils a commencé à forger ses idéaux politiques dès son plus jeune âge avec les messages "soyons réalistes, exigeons l’impossible" ou "la raison fait la force" peints sur le mur de sa chambre. Un parcours cohérent, puisque Gabriel Boric représente l’héritage politique du soulèvement social de 2019 pour une société plus juste, qui avait profondément remis en cause le modèle ultralibéral chilien.
"Son parcours est un parcours qui vient du militantisme, des mouvements sociaux, souligne Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Institut des Reations internationales et stratégiques (IRIS) à Paris. C’est quelqu’un qui a émergé dans les années 2009-2011, lors du mouvement étudiant, il y était l’un des leaders. C’est comme ça qu’il a émergé sur la scène chilienne avant de rentrer en 2014 directement en politique. Il a été élu à ce moment-là à la Chambre des députés dans le cadre d’un mouvement politique qui se situe à la gauche de la gauche chilienne, et c’est là qu’il est actif de puis 2014".
En 2013, il a utilisé la maison familiale comme quartier général de campagne pour ce premier combat législatif, rassemblant amis et bénévoles, et puis remporté l’année suivante le siège de député de la région de Magallanes.