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Galaxymphony, la science-fiction à l’honneur

Musiques de Films

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Musiq3 vous propose son catalogue de concerts de Musiques de films disponible sur Auvio pendant un an. Parmi les six concerts disponibles : Galaxymphony, une sortie dans l’espace avec le Danish National Symphony Orchestra sous la direction d’Antony Hermus, allant de 2001, l’Odyssée de l’espace à Star Wars.

Le Danish National Symphony Orchestra sous la direction d’Antony Hermus reprend à Copenhague en 2019 les plus grandes musiques de films de science-fiction. Au programme, John Williams et Star Wars, ou encore Hans Zimmer et Interstellar. Parmi les personnalités participant à ce concert, David Bateson, comédien de doublage de l’Agent 47 des jeux vidéo Hitman.

2001, l’Odyssée de l’espace : la dérive sur un air de valse

Nous sommes en 1968 et au cinéma, un ovni pointe le bout de son nez. 2001, l’Odyssée de l’espace — sur une histoire de l’auteur Arthur C. Clarke — de Stanley Kubrick retrace l’histoire de l’humanité ainsi que du rôle qu’une intelligence non identifiée aurait eu dans cette ligne du temps universelle. L’ouverture du film — et du concert Galaxymphony — se fait sur Ainsi parlait Zarathoustra (1896), une quête de l’individu de Richard Strauss inspirée d’un poème de Friedrich Nietzsche, à qui l’on doit la citation "Sans musique, la vie serait une erreur". Le film se poursuit avec Atmosphères (1961), une pièce qui exploite des textures micropolyphoniques de György Ligeti. La musique classique permet des moments de tension, dans ce film construit comme un opéra en plusieurs actes, suivant notamment le voyage de Discovery One, navette spatiale où HAL 9000, calculateur doté d’une intelligence artificielle, qui se matérialise par de petites caméras avec un œil rouge, semble avoir une conscience, et commande toutes les fonctions possibles du vaisseau.

Une conscience ? C’est bien ce qu’il manque aux intelligences artificielles encore de nos jours. Mais dans la fiction, Hal 9000, qui comprend que son avenir est compromis, va ruser de stratagèmes et tenter de tuer chaque humain qui entraverait sa mission — à la base, l’étude d’un signal dans le secteur de Jupiter d’un monolithe émettant depuis la lune —, réussissant par ailleurs à en tuer certains, mais pas le Docteur David Bowman qui réussira à lui enlever des barres de mémoire, anéantissant la conscience de Hal.

Une intelligence artificielle qui ferait du mal à un humain ? L’auteur américain Isaac Asimov, en discute déjà en 1942 et pose ses trois lois de la robotique dans son Cycle de Fondation, qui serviront de piliers pour les futures œuvres et travaux scientifiques autour de l’intelligence artificielle et de la robotique. La première règle, c’est qu’un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni laisser cet humain exposé au danger. Ensuite, le robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi. Enfin, un robot se doit de protéger son existence dans la mesure où cette protection n’entre pas en conflit avec l’une des deux autres lois.

Mais avant cela, c’est Le Beau Danube Bleu qui fait valser Discovery One dans l’espace. György Ligeti et son Lux Aeterna dans une version de la Schola Cantorum accompagnent le Docteur Floyd vers le site du monolithe dans le cratère de la Lune, Clavius lors du chapitre deux du film, Des vaisseaux dans l’espace.

Blade Runner, la dystopie et Vangelis

1982, Ridley Scott s’attaque à l’univers dystopique de la nouvelle Do Androids Dream of Electric Sheep ? de Philip K. Dick (1928-1982) publié en 1968. Librement inspirée par cet univers dystopique du début du troisième millénaire qui transparaît dans l’œuvre de Dick, la ville de Los Angeles en 2019 est une ville morose, couverte d’une épaisse couche de smog, où les humanoïdes côtoient les androïdes, dont les réplicants, des robots réalistes fabriqués par la Tyrell Corporation.

Non loin de la Terre, une révolte de réplicants a eu lieu. Tout réplicant illégal est désormais interdit de séjour sur la planète. C’est ainsi que des unités spéciales, des blade runners, doivent intervenir, interpeller et mettre hors-circuit les réplicants en situation irrégulière.

Sur une musique de Vangelis (1943-2022), Harrison Ford est un enquêteur chargé de la traque des réplicants illégaux. Sur la bande originale, des noms tels que Demis Roussos (1946-2015) au chant ou encore Dick Morrissey (1940-2000) au saxophone. Le compositeur des Chariots de feu et membre du groupe Aphrodite’s Child était déjà reconnu lors de l’écriture de la partition du film, mais ce chef-d’œuvre de la musique de science-fiction cristallisera une façon de mettre en musique un univers, une ambiance résolument dystopique.

Le Cinquième Elément et sa Diva

La Diva Plagaluna dans Le Cinquième Elément de Luc Besson (1997)
La Diva Plagaluna dans Le Cinquième Elément de Luc Besson (1997) © TOBIS Film GmbH

En 1997, Le Cinquième Elément pointe le bout de son nez en salles. La réalisation est de Luc Besson, les costumes de Jean-Paul Gautier et la musique du film est composée et travaillée par Eric Serra, compositeur français qui avait déjà obtenu un César de la meilleure musique de film pour Le Grand Bleu (1989) de Luc Besson. Devenu culte, le film est l’un des plus grands succès au box-office l’année de sa sortie et remporte trois César.

Leeloo, cinquième élément, est l’une des clés pour sauver l’Humanité du Mal qui cherche à engloutir la Terre. Mais, les quatre premiers éléments manquent. Une certaine diva nommée Plavalaguna pourrait bien être en possession de ces objets manquants. Leeloo et Korben Dallas se rendent, non sans difficulté, à un concert de la Diva au Fhloston Paradise, dans une salle ressemblant étrangement au Royal Opera House de Londres.

Interprétée physiquement par Maïwenn et vocalement par la soprano Inva Mula, la Diva interprète Il dolce suono, extrait de l’opéra Lucia di Lammermoor (1835) de Gaetano Donizetti (1797-1848) qui préfigure le romantisme italienLucia aime Edgardo. Mais, trompée par une accusation erronée d’infidélité d’Edgardo envers elle, Lucia se marie avec un certain Arturo. Tiré du début de l’acte III de l’opéra, Il dolce suono (le doux son) est un air démontrant la plongée dans la folie de Lucia, qui, le soir de sa nuit de noces, poignarde Arturo, son mari. Perdue, elle erre dans la Grande Salle où les festivités battent leur plein, et s’imagine une vie avec celui auquel elle rêvait, Edgardo. Lucia s’effondre et meurt.

La Diva connaîtra elle aussi une fin terrible, mais son sacrifice participera à sauver l’Humanité. Le morceau est coupé par la Diva Dance, une œuvre virtuose arrangée en studio par Eric Serra pour conférer à la voix de cette Diva une qualité "surhumaine". Pour Galaxymphony, la soprano Jihye Kim interprète cette acrobatie vocale, sans artifice, accompagnée du Danish National Symphony Orchestra sous la direction d’Anthony Hermus.

Star Wars et l’usage du leitmotiv

John Williams illustre la saga de la Guerre des Etoiles de George Lucas dans l’espace dès 1977. Si George Lucas imaginait d’abord une bande originale proche de l’Odyssée de Kubrick, mêlant film aux dialogues — très — épurés et musique classique, il engage John Williams, qui vient tout juste de signer la bande originale de son film Rencontres du troisième type, sous les conseils de Steven Spielberg.

Cette idée de musique classique ne va pas quitter la bande-son. Ainsi, John Williams, grand amateur de romantisme et réintroduisant depuis quelque temps le concept cher de Richard Wagner du leitmotiv dans sa musique est la personne toute trouvée pour créer cette bande-son. Le leitmotiv — phrase musicale raccrochée à une idée ou une personne, revenant à plusieurs reprises dans une œuvre — est un concept déjà éprouvé durant l’âge d’or des films hollywoodiens, qui trouve sa place au sein de Star Wars, de nombreux personnages ayant leur propre thème musical qui interviendra, modifié ou pas, tout au long de leurs aventures. Depuis 1977, c’est au total près de huit bandes originales Star Wars qui ont été composées par John Williams.

Pour le thème de la Marche impériale, John Williams s’est directement inspiré de la musique classique et d’une marche funèbre de Frédéric Chopin dans sa Sonate pour piano no 2, opus 35 de 1837 et on le soupçonne de s’être inspiré des Planètes (1914-1917) de Gustav Holst, notamment de Mars, celui qui apporte la guerre. Dans les bandes originales, on peut aussi percevoir des paraphrases de mélodies entendues dans le dernier mouvement de La Mer (1903) de Claude Debussy. Ces mélodies paraphrasées et simplifiées inspireront aussi en 1975 John Williams pour sa partition des Dents de la mer de Steven Spielberg. Dans Star Wars, la Marche impériale est un exemple typique du concept de leitmotiv : il est l’indication que Dark Vador est là. La marche impériale apparaît dans Galaxymphony à partir de 01 : 16 : 36.

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Programme du concert :

00 : 00 : 00 – Richard Strauss – Also Spracht Zarathustra, Preludium – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus

00 : 01 : 35 – James Horner – Avatar – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus, Camerata & Hymnia Chorus

00 : 10 : 36 – James Horner – Aliens Suite – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus, David Bateson

00 : 17 : 46 – Vangelis – Blade Runner Suite – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus, David Bateson, Camerata & Hymnia Chorus

00 : 28 : 10 – Hans Zimmer – Interstellar Suite – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus

00 : 36 : 04 – Gaetano Donizetti – Lucia di LammermoorIl Dolce Suono – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus, Jihye Kim

00 : 39 : 25 – Eric Serra – Diva Dance – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus, Jihye Kim

00 : 42 : 11 – M. J. Goldsmith, L. Rosenman, C. Eidelman – Star Trek Medley – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus, David Bateson, Camerata & Hymnia Chorus

00 : 48 : 24 – Jerry Goldsmith – Planet of the Apes : No Escape – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus

00 : 54 : 10 – John Williams – Star Wars Main Theme – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus

00 : 59 : 55 – J. Williams - Anakin’s Theme and Love Theme - The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus

01 : 05 : 37 – J. Williams – Duel of the Fates - The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus, Camerata & Hymnia chorus

01 : 10 : 17 – J. Williams – Luke and Leia – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus

01 : 16 : 36 – J. Williams – Imperial March - The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus

01 : 20 : 18 – J. Williams – Yoda’s Theme - The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus

01 : 24 : 48 – J. Williams – Princess Leia’s Theme – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus, Camerata & Hymnia chorus

01 : 29 : 53 – J. Williams – Star Wars Finale – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus, Camerata & Hymnia chorus

01 : 38 : 15 – J. Williams – Cantina Band – The Danish National Symphony Orchestra, Anthony Hermus, Anders Banke

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