Une fête de plus après les révélations de la fin de l’an dernier. Les enquêteurs se penchent déjà sur celles qui auraient été organisées en mai, novembre et décembre 2020 dans les cercles du pouvoir : vin et fromage au soleil, pot de départ ou quiz virtuel…
Devant les députés ce mercredi, le Premier ministre britannique a minimisé la durée de la "party" et expliqué qu’il pensait que l’événement respectait les règles sanitaires alors en vigueur, assumant la "responsabilité" des "erreurs" qui ont été commises. Sous les huées de ses opposants au Parlement, il se retranche derrière les conclusions à venir de l’enquête.
Demandes de démission, le parti conservateur peut trancher
Toute l’opposition, les travaillistes, le SNP écossais et les libéraux démocrates, ne se satisfait pas de ces excuses.
Le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a réclamé la démission de Boris Johnson, un "homme qui ne connaît pas la honte" : "Sa défense qui consiste à dire qu’il ne savait pas qu’il était à une fête est tellement ridicule que c’est en fait insultant pour le public britannique", a déclaré Keir Starmer lors de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement.
"Aura-t-il maintenant la décence de démissionner ?", a-t-il ajouté, accusant le dirigeant conservateur de "mentir comme un arracheur de dents".
Un autre travailliste, Toby Perkins, rappelle qu’il y aura toujours des premiers ministres "avec lesquels nous ne sommes pas d’accord", mais ajoute qu’il n’y en a jamais eu un qui "a dégradé sa fonction comme celui-ci" en notant au passage que Boris Johnson a été limogé de deux emplois précédents pour avoir menti.
Le leader des libéraux démocrates, Ed Davey, qualifie la "tentative d’excuse" du Premier ministre de "honteuse".
Un député du parti de l’Alliance nord irlandaise Stephen Farry juge que ces excuses ne suffisent pas et qu’elles arrivent "trop tard".
Le chef du parti nationaliste écossais SNP aux Communes Ian Blackford demande aussi la démission du Premier ministre : "Le Premier ministre se tient devant nous accusé d’avoir trahi la confiance de la nation, de traiter le public avec mépris, d’avoir enfreint les lois édictées par son propre gouvernement".
Le Premier ministre britannique est également contesté dans son propre camp conservateur. Mais les élus Tories iront-ils aussi loin que la démission ?
Selon Rachel McClean, "la loi s’applique à tout le monde, y compris le Premier ministre et il y a des conséquences à la violer". Mais la députée conservatrice ne va pas jusqu’à demander la démission du Premier ministre s’il était prouvé qu’il a enfreint la loi.
Un autre, Christopher Chope, estime que les excuses de Boris Johnson étaient "véritbalement sincères"...
Deux ans après sa victoire électorale historique, Boris Johnson a vu sa popularité, longtemps inoxydable, chuter ces derniers mois.
Pour renverser Boris Johnson, un vote de défiance au sein de son parti suffirait. Ce sera aux élus conservateurs de décider s’ils se satisfont de ces excuses ou pas. Fait rare, après les questions au Parlement, le Premier ministre a pris la direction du "tearoom" des députés, sans doute pour chercher du soutien dans ses propres rangs...