L'armée israélienne a de nouveau bombardé vendredi des sites du Hamas dans la bande de Gaza après des salves de roquettes et des tirs de ballons incendiaires depuis l'enclave vers le sud d'Israël qui a été en partie bouclé par les forces de sécurité.
L'aviation israélienne avait bombardé Gaza peu après minuit vendredi, puis a frappé à nouveau tôt dans la matinée, en réponse selon elle à sept tirs de roquettes depuis Gaza, dont six ont été interceptées par le bouclier antimissile "Dôme de fer".
Le plus grand nombre de roquettes tirées en une journée
Selon des témoins à Gaza, des roquettes ont été lancées notamment vers la ville de Sdérot, située à la sortie nord de la bande de Gaza, territoire palestinien de deux millions d'habitants sous blocus israélien et entouré d'une large barrière de sécurité bétonnée et militarisée.
Il s'agit d'ailleurs du plus grand nombre de roquettes tirées en une journée vers Israël depuis le début de ces échanges il y a deux semaines. Et vendredi, à la suite de ces tirs, les autorités israéliennes ont restreint l'accès aux villes comme Sdérot qui ceinturent la bande de Gaza.
Une roquette a fendu le toit d'une maison à Sdérot sans faire de victimes, selon un photographe de l'AFP sur place. Et la police israélienne bloquait aussi l'accès à la plage de Zikim, située au nord de la bande de Gaza, selon ce photographe.
L'escalade continue
Le Hamas "n'hésitera pas à livrer une bataille à l'ennemi si l'escalade se poursuit, si les bombardements et le blocus se poursuivent", a déclaré dans un communiqué Fawzi Barhoum, le porte-parole de ce mouvement islamiste armé au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza.
"Si l'occupation israélienne poursuit son agression, renforce son blocus, bombarde des sites de la résistance et perturbe la vie des habitants de Gaza, elle doit en payer le prix", a-t-il ajouté.
Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, avait lui accusé cette semaine le Hamas de "jouer avec le feu" et prévenu qu'Israël allait riposter à toute atteinte "à sa souveraineté".
Échec de la médiation
Israël avait déjà aussi resserré depuis une semaine son blocus en interdisant aux pêcheurs gazaouis de sortir en mer et en fermant le seul point de passage des marchandises entre Gaza et Israël, ce qui a freiné les livraisons de carburant et contribué à la "fermeture complète" de la seule centrale électrique locale.
Ces nouveaux échanges de tirs interviennent après la visite cette semaine à Gaza et en Israël d'une délégation de l'Egypte, pays voisin qui avait joué les intermédiaires l'an dernier, avec l'ONU et le Qatar, pour favoriser une trêve entre les deux camps.
Mais malgré cette trêve, qui prévoyait notamment des millions de dollars d'aide financière de l'émirat du Qatar à Gaza, le Hamas et Israël s'affrontent sporadiquement avec en toile de fond le niveau de mise en oeuvre de leur accord.
Les enjeux du conflit
Outre l'aide financière du Qatar, la trêve prévoit le financement de projets de développement à Gaza et l'octroi de permis de travail israéliens à des ouvriers gazaouis, afin de donner un peu d'oxygène à l'économie dans cette enclave où le taux de chômage dépasse 50%, dont plus de 65% chez les jeunes.
Selon une source proche du Hamas, le mouvement souhaite notamment "l'extension de la zone industrielle de l'est de Gaza", la construction d'une nouvelle ligne électrique vers l'enclave et le doublement, à 10.000, le nombre d'ouvriers gazaouis pouvant traverser en Israël pour y travailler une fois les mesures anti-Covid levées.
Selon des sources concordantes interrogées par l'AFP, ces derniers enjeux sont au cœur du contentieux actuel entre le Hamas et Israël.