GenerationW à Bruxelles : des formations afin que plus de femmes accèdent à l'entrepreneuriat

GenerationW (pour Generation Women) est un accélérateur qui offre six mois de formation pour des femmes bruxelloises, des formations centrées sur le digital et les technologies pour renforcer l’accès féminin à l’entrepreneuriat. GenerationW propose depuis le mois de juin des formations tous azimuts — finance, gestion, microcrédit, digital — mais aussi les bases (comment rédiger un CV par exemple). L’objectif initial de 40 formations en six mois a déjà été atteint aujourd’hui.

À l’origine de ce programme il y a Womenpreneur, une ASBL basée à Bruxelles, active en Belgique, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et qui promeut l’entrepreneuriat des femmes, et plus généralement leur participation économique à la société. Sana Afouaiz est la fondatrice et la directrice de Womenpreneur. "On a sélectionné 50 femmes qui sont toutes de Bruxelles. On n’a lancé ce programme-là que pour Bruxelles. Ce sont des femmes qui sont vraiment impactées par la crise, qui se trouvent dans des endroits marginalisés et qui ont peu d’opportunités. Ce sont soit des femmes entrepreneurs qui, à cause de la crise, ont dû fermer leur entreprise, soit des femmes qui ont quitté le marché du travail pendant 20 ans pour leurs enfants et qui essaient maintenant de réintégrer le marché du travail, soit des étudiantes, soit des femmes entrepreneurs dans l’informel qui n’ont pas vraiment une structure, soit des femmes qui se trouvent dans des quartiers où il y a peu d’opportunités", explique-t-elle.

C’est une diversité de profils qui recouvre donc une multitude de réalités. Pour certaines, les effets économiques de la crise actuelle, pour d’autres, les difficultés plus classiques d’accès à l’emploi.

Discrimination

Ce programme de formation est lancé en pleine crise, alors que le marché du travail est déjà bouleversé. L’accélérateur était dans les cartons bien avant l’arrivée de la pandémie. Les cours se donnent donc en ligne, en virtuel. La liste des partenaires est longue comme le bras : Actiris, ING, Credal, Cité des Métiers, mais aussi des grands noms du secteur des technologies, comme Microsoft, Snapchat ou Google, rien que ça. Mais surtout, la conviction de Sana Afouaiz est que, crise sanitaire économique ou pas, il est grand temps que les femmes occupent plus de place dans les secteurs technologiques et innovants : "Il faut vraiment investir et aider les femmes dans ce domaine parce que d’ici 20 ans, il y aura une discrimination de travail parce que les femmes sont exclues de la technologie. Aujourd’hui, en général, les femmes en Belgique travaillent dans quels domaines ? Les services, l’enseignement et la santé. Il y a beaucoup d’emplois qui vont disparaître dans ce genre de services. À cause de la crise, beaucoup d’emplois vont disparaître, mais aussi à cause de la révolution digitale. En général, les femmes sont exclues dans ces domaines. Ici, en Belgique, on a seulement 14% des femmes qui travaillent dans le domaine technologique et 56% de ces femmes-là quittent cinq ans après leur premier emploi".

Et parmi les fondateurs de start-up en Belgique, moins de 10% sont des femmes. Plus terre à terre encore : l’accélérateur a dû organiser une campagne de dons et de prêts d’ordinateurs portables pour que certaines participantes puissent suivre les formations en ligne.

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