Suite aux accords de Yalta et ensuite de Postdam, en 1945, l’URSS va ainsi se voir attribuer la partie nord de cette Prusse-Orientale allemande. Le sud, ce sera pour la Pologne. Königsberg est rebaptisée Kaliningrad. Du nom de Michaïl Kalinine, figure de proue du Soviet suprême entre 1919 et 1946. La population allemande est chassée du territoire (oblast qui prend aussi le nom de son chef-lieu, comme le veut la coutume) et remplacée par des Russes. 80% des habitants sont à présent d’origine russe. Staline veut faire de la ville une ville-modèle soviétique.
Après une brève indépendance et une résistance écrasée, les pays Baltes sont annexés par Staline en tant que républiques socialistes soviétiques.
L’oblast de Kaliningrad, pour sa part directement rattaché à la Russie soviétique, va devenir, durant la guerre froide, le quartier général de la flotte russe en Baltique. Un avant-poste stratégique, aussi appelé " Petite-Russie " loin d’être dénué d’intérêt, car les principaux ports de la région (Kaliningrad et Baltiisk – auparavant Pillau-), contrairement à d’autres grands ports russes donnant sur la Baltique, Saint-Pétersbourg (alors Leningrad) ou Kronstadt, sont libres de glaces toute l’année. Fermée aux étrangers et même à une majorité de Soviétiques, la " Petite-Russie ", elle vit du pétrole et de l’ambre.
Soudain, en 1991, tout change. L’Union soviétique implose. Estonie, Lettonie et Lituanie accèdent à l’indépendance, la Pologne sort du giron du pacte de Varsovie, une nouvelle ère débute. Kaliningrad devient isolée du reste du territoire de la fédération de Russe. L’" enclave " devient " exclave ".