Georges-Louis Bouchez, président du MR, aurait-il brisé le cordon sanitaire en débattant avec le président du Vlaams Belang sur une chaîne flamande ? La question s’est posée la semaine dernière. Interviewé par La Première ce mardi matin, Louis Michel est revenu sur le sujet. Louis Michel était en effet le président des libéraux lors de la signature de ce code de bonne conduite par les partis démocratiques francophones. Un code qui précisait qu’il fallait refuser de débattre avec un parti d’extrême droite.
Un élément déterminant dans le fait qu’il n’y ait pas de parti d’extrême droite côté francophone
Mais pour Louis Michel, "Georges-Louis Bouchez n’a commis aucune faute", insiste-t-il, puisqu’il "n’a pas débattu dans l’espace francophone. Il s’est exprimé devant l’opinion flamande, un espace où il n’y a pas de cordon sanitaire." Ainsi, "Georges-Louis Bouchez a débattu avec ce personnage (Tom Van Grieken) et a dézingué son discours. Et il a été d’une clarté totale par rapport aux thèses puantes de l’extrême droite devant l’opinion flamande."
L’ancien président des libéraux admet cependant qu’il n’aurait lui-même "sans doute pas débattu avec l’extrême droite", expliquant avoir lui-même "une position d’une radicalité totale vis-à-vis de l’extrême droite."
Les autres partis ont demandé au MR de clarifier sa position par rapport au cordon sanitaire suite à cette affaire. Mais Louis Michel "ne voit pas pourquoi il y aurait des raisons d’isoler le MR." Selon lui, "le MR est même sans doute encore plus convaincu de l’utilité cordon sanitaire que les autres partis."
Selon Louis Michel, il faudrait néanmoins "sans doute ajouter des éléments dans ce texte, comme les nouvelles menaces". Ainsi, souligne-t-il, "il est clair que les dérapages des réseaux sociaux sont un danger gravissime pour la démocratie. Et le fait que des partis religieux – intégristes – puissent participer à une élection ou participer au débat public, c’est tout aussi horrifiant que l’extrême droite. Il faudrait donc ajouter ça au texte".
Louis Michel insiste sur l’importance fondamentale du cordon sanitaire : "Je crois que le cordon sanitaire politique et médiatique a été un élément déterminant dans le fait qu’il n’y ait pas de parti d’extrême droite côté francophone. Bien sûr qu’il faut le garder. Et Georges-Louis Bouchez est totalement d’accord avec ça."