Le président du MR a participé ce lundi à un débat du club étudiant KVHV sur l’avenir de la Belgique à la KULeuven. Sa présence et les selfies en compagnie des représentants du club flamingant ont suscité l’indignation sur la Twittosphère. Mais, au fond, c’est quoi le KVHV ?
Bart De Wever, Wilfried Martens, Marc Eyskens, Vincent Van Quickenborne, Dries Van Langenhove… Tous ces représentants politiques ont un point commun: ils ont fait partie du KVHV pendant leur parcours universitaire. Quand ce club étudiant a-t-il été créé et comment a-t-il évolué ?
Pour répondre à cette question, il faut remonter à 1911 : le nom " Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond " (Union catholique des étudiants flamands) apparaît brièvement pour la première fois.
À partir de 1923, le nom KVHV remplacera définitivement le Vlaams Verbond (l'Union flamande), la branche flamande de l'union unitaire des étudiants de Louvain créée en 1902. Il s’agit de la première organisation qui rassemble des étudiants catholiques nationalistes flamands.
►►►À lire aussi : 50 ans après, retour en images sur les origines du "Walen Buiten"
Contrairement aux autres associations étudiantes, le KVHV n’est lié ni à une faculté ni à un parti politique. Leur but ? Lutter pour un enseignement en néerlandais dans les établissements scolaires en Flandre. " 1968 est le point culminant absolu : la scission de l'université est un fait et l'université de Louvain devient entièrement néerlandophone. L'objectif principal du KVHV a été atteint ! ", peut-on lire sur le site du KVHV Leuven.
La création du NSV à dos d’âne
Même si la mission principale du KVHV est accomplie avec la scission de l’université de Louvain, le club étudiant poursuit ses activités dans les grandes villes étudiantes de Flandre. Une parade de la section anversoise du KVHV en mars 1975 annoncera l’avènement d’une fissure au sein du KVHV.
Un âne portant la pancarte "Hier spreekt men Nederlands" parade dans les rues de la ville, escorté par des étudiants qui portent tous la casquette bordeaux striée de bleu, de blanc et d’orange – l’insigne du KVHV. La troupe est accueillie à l’hôtel de ville et dans les bâtiments de l’université d’Anvers.
L’objectif de ces contestataires ? Clamer leur haine face à la domination francophone à Anvers. C’est Edwin Truyens, un militant du Taal Aktie Komitee, un groupe flamingant centré sur la défense de la langue néerlandaise, également président de la section anversoise du KVHV, qui a initié cette action. Il confiait au magazine Wilfried : " Continuer à parler mordicus en français quand on vit en Flandre, cela prouve qu’on est un âne. "
Une dizaine de jours après cet événement, la course à la radicalisation est lancée au sein du club étudiant. Les sections gantoise, bruxelloise et anversoise du KVHV parviennent à faire approuver des résolutions nettement plus nationalistes au sein de l’organisation.
Dans la locale anversoise, la tension monte : le nationalisme radical s’oppose au flamingantisme culturel. À partir de la fin 1975, deux KVHV cohabiteront à Anvers pendant quelques mois. Puis, à la rentrée scolaire de 1976, Edwin Truyens et ses compères célébreront la création du NSV. En quelques années, des sections locales du NSV voient le jour dans les grandes villes flamandes.
Membres de tous partis
Malgré l’arrivée du NSV plus radical, le KVHV continue d’être actif dans le domaine politique et étudiant. Il organise par exemple une manifestation annuelle à la rentrée académique, ainsi que des festivals annuels de chansons d'étudiants dans les années 1980 et 1990.
Parmi les anciens membres du KVHV, on retrouve de nombreuses personnalités flamandes de couleurs politiques différentes. On citera par exemple l’ancien premier ministre Wilfried Martens (CD&V), le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) et Bart De Wever (N-VA).
À la suite des élections de 2019, la section anversoise du KVHV félicitait les 19 élus qui ont porté les casquettes du KVHV pendant leurs études.