Gérard Bulens revient sur l’impressionnante victoire de Tadej Pogacar sur les Strade Bianche 2022. Notre consultant salue aussi la superbe deuxième place d’Alejandro Valverde qui donne de l’éclat à sa tournée d’adieux.
"Ça devenait difficile à un moment, ça lui donne un caractère humain"
"Malgré son jeune âge, Tadej Pocagar est déjà un super champion. Il a déjà deux monuments (Lombardie et Liège, ndlr) et deux Tours de France à son palmarès. Il a gagné ce samedi une course très particulière. Avec la manière aussi. Il est parti à 50 kilomètres de l’arrivée. C’est impressionnant. On a vu aussi qu’à un moment cela devenait difficile. Ça lui donne un caractère humain. Et ça me plaît beaucoup, parce que certains détracteurs pourraient commencer à se demander "est-ce que c’est bien normal". Oui c’était bien normal. Dans la finale, on a vu qu’il souffrait énormément du dos. Il avait chuté en même temps qu’Alaphilippe. Malgré tout, il a eu ce punch pour attaquer de loin et faire une différence. Puis il a dû se battre pour maintenir l’écart par rapport aux quelques bons coureurs qui roulaient derrière lui".
Le Slovène semble capable de gagner sur tous les terrains, y a-t-il une course qui peut lui résister ? "C’est une question difficile. Mais s’il continue comme ça, je pense qu’en deux trois ans, il peut aller chercher tous les monuments. Je voudrais voir ce qu’il sera capable de faire au Tour des Flandres qu’il va découvrir. Ce qui sera peut-être un peu plus compliqué pour lui, c’est Paris-Roubaix. Même s’il a découvert son talent de cycliste dans les cyclocross. Je pense qu’il ne doit pas attendre dix ans pour essayer de tout décrocher. Il y aura sans doute un troisième Tour de France (cet été) ce qui lui permettrait d’aller vers d’autres tours, la Vuelta et le Giro bien sûr. Si un coureur est capable de gagner les cinq monuments, c’est lui".
En réponse aux comparaisons avec Eddy Merckx, notre consultant choisit l’humour. Les époques sont différentes, le matériel aussi. Pour Gérard Bulens, c’est comme comparer des pommes et des poires. Cela n’a donc pas beaucoup de sens.
Alejandro Valverde dispute sa dernière saison. Déjà victorieux en 2022, il a signé une belle deuxième place à Sienne et est en train de réussir sa "tournée d’adieux". "Il a encore donné une leçon de cyclisme. Dans ce groupe de poursuite, il passait quand c’était nécessaire. Mais il a aussi récupéré quand il le fallait. Dans la lutte pour le podium avec Kasper Asgreen, il était sans doute le plus malin. Vu la différence d’âge, il pourrait à la limite être le papa de Pogacar. Je me dis que sa tournée d’adieux est réussie et je lui tire mon chapeau".
