Santiago Buitrago a remporté l’étape reine de ce Giro au sommet des Tre Cime di Lavaredo. Si les favoris ne se sont pas livrés à une grande explication, pour la victoire d’étape, le Colombien a dû batailler pour s’imposer devant Derek Gee. Le Canadien a fini 2e pour la 4e fois sur ce Giro et Gérard Bulens ne tarissait pas d’éloges à son égard au micro de Samuël Grulois : "Il faut quand même signaler que Derek Gee s’est battu jusqu’au bout. Ce garçon a quand même été dans sept échappées. Un jour sur trois il est dans l’échappée. Il a fait quatre fois deuxième. Il y a vraiment de quoi verser une petite larme à l’arrivée. Mais il est tombé aujourd’hui sur un petit grimpeur colombien. On connaît leurs qualités. Intelligemment, il n’a pas forcé quand Gee a attaqué. Il a pris son temps pour revenir, il est resté longtemps à 30m. Mais il savait que la dernière partie était la plus difficile et que ses qualités allaient parler. Il est revenu sur Gee et à ce moment-là, il a placé une forte accélération de telle manière que Gee ne puisse pas s’accrocher dans sa roue et il est parti vers la victoire. C’est un coureur à suivre pour les grands tours".
S’il y a eu de la bagarre devant, notre consultant était tout de même déçu de la course des favoris qui ont attendu les deux derniers kilomètres pour bouger alors qu’il y avait cinq cols au programme ce vendredi : "On doit toujours s’attendre à ce que les deux coureurs qui peuvent encore avoir des prétentions sur le maillot rose essayent quelque chose. Almeida est venu en tête mais très rapidement lorsqu’il y a eu une accélération, il a été légèrement distancé. On sait qu’il a du caractère, il est revenu une fois. La deuxième fois, il l’a payé. C’est finalement Geraint Thomas qui, très confiant dans ses capacités, a placé une accélération. Il a été finalement devancé par Roglic dont on connaît le jump final dans les 150 derniers mètres. Il reprend trois secondes, ça doit lui remettre le moral au beau fixe pour le chrono de samedi. On va voir de quoi il est capable mais je sens qu’il y a quand même beaucoup de confiance chez Geraint Thomas et que ce sera sans doute le vainqueur final".
Un dernier chrono en montagne peut faire changer les choses ce samedi et pour une fois, ce ne seront pas les gros moteurs qui devraient se jouer la gagne : "Pour gagner, il faut avoir des qualités de grimpeur. Les pourcentages étant élevés, ce ne sera pas simple. On peut avoir des surprises. Ben Healy a essayé d’aller chercher le maillot bleu puis il s’est relevé parce qu’on sait qu’il a des qualités de grimpeur, parce qu’on sait qu’il est champion de son pays en contre-la-montre. Méfions-nous de coureurs de ce style-là mais je pense que ce sont évidemment les favoris qui vont tout donner. Il reste, à mon avis, une bagarre entre le premier et le second. On sait que peut-être, dans certaines circonstances, en contre-la-montre, Roglic a été champion du monde. Il est meilleur grimpeur à la base mais il ne l’a jamais prouvé, sauf peut-être dans le sprint d’aujourd’hui. Donc je pense que ça va être compliqué et le vainqueur va être soit Roglic, soit Thomas pour le contre-la-montre de demain".
Jouer la victoire sur un dernier chrono en montagne, Primoz Roglic l’a déjà fait et il s’était écroulé dans la Planche des Belles Filles, maillot jaune sur le dos, face à Tadej Pogacar : "Là-bas, il avait tout à perdre et il a perdu. Ici, il est challenger, il a tout à gagner. Ça peut changer la donne évidemment. C’est Geraint Thomas qui est placé dans la situation de celui qui va être chassé et donc c’est toujours un élément qui peut créer un certain stress. On va voir ce que ça donne demain".