Cinéma

Gérard Philipe aurait eu 100 ans !

Gérard Philipe, éternel Fanfan la tulipe

© Filmsonor / Les Films Ariane

Par Nicolas Buytaers

Né le 4 décembre 1922, le comédien français a été la première idole des jeunes. Retour sur une carrière aussi intense que courte…

La mort a frappé haut !

C’est avec ses mots que l’homme de théâtre et fondateur du Festival d’Avignon, Jean Vilar, annonça la disparition de son ami Gérard Philipe. C’était le 28 novembre 1959 (soit 3 jours après). Le comédien était une véritable star. Mieux encore, à l’époque, on le surnommait… l’Idole des jeunes. La première ! Mais reprenons tout depuis le début…

Gérard et Gina dans "Fanfan la tulipe"
Gérard et Gina dans "Fanfan la tulipe" © Les Films Ariane

Gérard Philipe voit le jour à Cannes le 4 décembre 1922, il y a juste 100 ans. Son père possède non seulement des hôtels sur la Côte d’Azur et à Paris mais en plus, il est avocat. D’ailleurs, Gérard suit les traces de celui-ci et entame au début de la guerre, en 1941, des études de droit. Oui mais voilà, le jeune homme ne rêve que de théâtre et de cinéma. Il s’inscrit à des cours de comédie à Nice mais aussi à Cannes. Ses premiers mots devant une caméra, il les prononce en 1944 face à un casting impressionnant composé de Louis Jourdan et Bernard Blier dans "Les petites du quai aux fleurs" de Marc Allégret. Concernant le conflit qui déchire l’Europe, Gérard ne peut y participer. Il est réformé de l’armée pour des raisons de santé. Une santé fragilisée des années plus tôt par une pleurésie.

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Son jeu, son allure princière mais aussi et surtout son beau visage lui font jouer les jeunes premiers. Séduisant comme le Diable, cette image le suit dès ses premiers films comme "Le Diable au corps" de Claude Autant-Lara en 1945, "La Chartreuse de Parme" de Christian-Jaque en 1948, "La Beauté du diable" de René Clair en 1950…

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Mais son plus grand succès, le film qui le fait aimer de toute la France (et plus encore), il le tourne en 1952 avec (une fois de plus) Christian-Jaque. Il s’agit de "Fanfan la tulipe" avec comme partenaire l’envoûtante Gina Lollobrigida. Fanfan, le soldat du roi Louis XV, le sauveur de madame de Pompadour qui pour le remercier lui offre une tulipe (ou plutôt une broche en forme de tulipe), l’homme arrêté et condamné à mort, le héros qui sauvera la France… Avec ce rôle terriblement physique (on raconte que pendant le tournage, il aurait eu la main transpercée et plusieurs côtes luxées) et son sourire ravageur, Gérard Philipe prouve qu’il peut tout jouer et qu’il est à l’aise dans tous les genres comme la romance, la comédie et l’action. Il y a de la puissance et de la légèreté dans son jeu.

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Mais Gérard Philipe est aussi un grand homme de théâtre. Alors qu’il tourne sans relâche, 2 à 3 films par an, il monte sur scène pour jouer des nouveautés comme le "Caligula" d’Albert Camus et de grands textes classiques comme "Le Cid" de Pierre Corneille. Un Cid, voire un Rodrigue qu’il magnifie sur les planches grâce à un homme, le fameux Jean Vilar, devenu au début des années 50, le boss du Théâtre National Populaire. Cette pièce, Philipe la présenta chez nous à Charleroi en 1954…

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Alors qu’il est au sommet de sa gloire, que tous ses projets tant cinématographiques et que théâtraux remportent un succès incroyable, le 5 novembre 1959, Gérard Philipe est opéré en urgence d’une douleur dans le bas-ventre. Sa femme et les médecins lui cachent la vérité. Cette douleur n’est autre qu’un cancer du foie. Un cancer qui l’emportera quelques jours plus tard (le 25 novembre). Il n’avait que 36 ans !

De la couleur pour Gérard Philipe dans "Le Rouge et le Noir"
De la couleur pour Gérard Philipe dans "Le Rouge et le Noir" © Franco London Films

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