Symbole absolu de la réussite " made in US ", George Gershwin a su créer pour le continent américain une musique sur mesure, empreinte d’influences multiples, dans laquelle chaque Américain peut retrouver une partie de ses propres racines et chaque Européen son histoire personnelle. L’histoire de Gershwin est celle de "l’invention" d’une certaine culture américaine, séduisante, résolument moderne et toujours innovante. Un documentaire à voir sur La Trois ce mardi 24 mai à 22h10.
En juillet 1925, le " Time Magazine " consacre sa couverture à celui qu’il présente comme le plus grand compositeur national : George Gershwin. De par ses origines modestes et la popularité de sa musique, irriguée par le swing et le jazz, cet autodidacte de 26 ans, fils d’immigrants juifs ayant fui la Russie des pogroms, incarne une nouvelle et séduisante version du rêve américain. Avec son frère aîné et parolier Ira, ils sont les auteurs de dizaines de chansons fredonnées d’un bout à l’autre du pays, et peaufinées parfois avec le jeune danseur Fred Astaire.
A l’aide d’archives, commentées par des spécialistes, Jean-Frédéric Thibault retrace chronologiquement la vie brève de George Gershwin, emporté par une tumeur au cerveau, en 1937. Un portrait qui s’articule autour de quatre de ses compositions les plus importantes : " Rhapsody in Blue ", " Concerto in F ", " Un Américain à Paris " et " Porgy and Bess ". Chacune a bousculé les codes de son temps et suscité la polémique, mais aussi récolté un succès public immédiat. Ce fut le cas de " Porgy and Bess ", qui a déstabilisé le cénacle de l’opéra avec son casting exclusivement noir – une déclaration de guerre délibérée de George Gershwin à la ségrégation – et sa tonalité jazzy.
Réalisation : Jean-Frédéric Thibault (France 2018)
Un documentaire à voir sur La Trois ce mardi 24 mai à 22h10.