Belgique

Gilles Verstraeten : "Je n’ose plus me balader main dans la main avec un homme à Molenbeek"

Gilles Verstraeten, député bruxellois N-VA, estime qu’il faut avoir connaissance des problèmes qui existent dans les communautés avant de travailler sur la mixité sociale.

© RTBF

Par Maud Wilquin

Ce mercredi, l’émission "QR le débat" revenait sur les propos du président de Vooruit, Conner Rousseau qui affirmait ce mardi à nos confrères de l’hebdomadaire Humo "ne pas se sentir en Belgique en roulant à Molenbeek."

Des propos que condamnent l’ensemble des invités de Sacha Daout. Ainsi pour Michel De Maegd (MR), député fédéral, par exemple, il convient de suivre le modèle du bourgmestre malinois Bart Somers pour créer une société harmonieuse. "Une société est une société vivante", affirme-t-il. "Le changement fait partie de la vie. Je déplore que trop souvent, nous vivons côte à côte et non pas les uns avec les autres. Il faudrait avoir plus de mixité, mélanger les gens parce qu’il est naturel que nous vivions les uns avec les autres et non pas côte à côte. Et pour ça il y a des recettes. C’est le cas par exemple de Bart Somers à Malines. Il a fondé sa politique sur trois piliers : l’excellence dans l’éducation, la sécurité et la rénovation urbaine", des piliers qui n’ont pas été suffisamment exploités à Bruxelles ces 20 dernières années.

Michel De Maegd : "Il faudra avoir plus de mixité à Bruxelles"

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Mais cette mixité sociale souvent évoquée dans la théorie est moins souvent sollicitée dans la pratique selon Rachid Madrane (PS), président du Parlement de la Région Bruxelles-Capitale. "Tout le monde en parle, mais quand on dit qu’on va construire des logements sociaux pour accueillir des populations et donc faire de la mixité sociale, c’est-à-dire ramener des gens avec des revenus supérieurs dans des communes moins favorisées et inversement, personne n’ose et ne veut accueillir ce type de logements sociaux dans certaines communes", affirme-t-il. "La Belgique aujourd’hui est l’un des pays qui discrimine le plus l’intégration. La réalité, c’est que nous avons un discours contradictoire et attitudes schizophrènes."

Rachid Madrane dénonce l'attitude schizophrène de la Belgique au sujet de la mixité sociale

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Garantir une mixité sociale ne pourrait se faire en revanche sans soulever les problèmes existants, affirme Gilles Verstraeten, député bruxellois N-VA : "Je suis très fier que Monsieur Madrane soit le président de mon assemblée. Il est plus belge que moi et a entièrement raison. On doit arrêter de tenir des propos comme M. Rousseau. J’ai d’ailleurs écrit une pièce d’opinion au sujet des jeunes de Cureghem après qu’ils ont fait une émeute et le Vlaams Belang a essayé de me tuer politiquement pour avoir essayé de faire fonctionner notre diversité. Mais il faut avouer qu’il y a un souci dans certaines communautés issues de la migration. Ainsi par exemple, une majorité de musulmans en Belgique veut faire fonctionner le vivre ensemble et une minorité assez large malheureusement s’y oppose et est très visiblement représentée dans certains de nos quartiers. Des gens qui s’identifient plus à leur religion qu’à nos lois. Nous devons y travailler pour établir un projet commun."

Gilles Vanderstraeten : "Le Vlaams Belang a essayé de me tuer politiquement pour avoir essayé de défendre nos jeunes de Cureghem"

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Pour l’heure cependant, la problématique principale ne réside pas tellement dans la mixité sociale mais bien dans le repli communautaire, estime le député bruxellois N-VA. "Le problème c’est que dans certains quartiers bruxellois, parce qu’on a mal géré l’intégration de migrants, certains vivent parallèlement au reste de la société. Je vais donner l’exemple de l’homosexualité. Je suis un homme homosexuel. On a approuvé le mariage en 2003, l’adoption en 2006. Dans certains villages en Flandre, c’est une évidence. Mais personnellement dans mon quartier à Cureghem, dans le bas de Molenbeek, je n’ose pas me promener main dans la main avec un homme. Le problème ne vient donc pas de l’origine des gens mais des valeurs culturelles ou religieuses qui diffèrent de la société, du repli sur soi."

Gilles Verstraeten : "Le repli sur soi pose problème notamment pour les questions d'homosexualité"

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Une affirmation à laquelle l’échevin de Molenbeek, Jef Van Damme (Vooruit) s’est empressé de répondre. La problématique est certes inacceptable, affirme-t-il, mais n’est pas uniquement liée à Molenbeek.

Jef Van Damme : "Les problèmes liés à l'homosexualité ne sont pas liés à Molenbeek"

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