Pour le treizième volume de son intégrale en cours des symphonies de Haydn (l’objectif du tricentenaire de 2032 reste en vue), Giovanni Antonini retrouve Il Giardino Armonico, qui alterne dans ce projet avec l’Orchestre de Chambre de Bâle. A leur programme cette fois, trois symphonies qui ont en commun la place importante réservée aux cuivres : la symphonie n° 31 en ré majeur, créée en 1765 et surnommée Mit dem Hornsignal (avec la sonnerie de cor, et on y trouve en fait tellement de sonneries qu’elle donne son nom à l’album), la symphonie n°59 en la majeur, datant sans doute de 1768 et dont le tempérament brûlant donna a un copiste l’idée de la qualifier de Feuersinfonie, et la symphonie n° 48 en ut majeur dite Maria Theresia parce qu’elle fut créée le 15 octobre 1769, le jour de l’anniversaire de l’archiduchesse.
Trois symphonies où les cors rappellent évidemment le côté brillant de la chasse, mais aussi une forme de théâtralité qu’Antonini excelle à restituer. Les cors, mais pas les trompettes : Haydn ne disposait pas de trompettiste attitré dans son orchestre d’Esterháza, mais il palliait cette carence en faisant tenir par les cors, jouant in alto (une octave plus haut que leur tessiture normale) un rôle de "trompettes de remplacement".
Comme pour les volumes précédents de l’intégrale, c’est un photographe de l’Agence Magnum qui est chargé des visuels du disque : il s’agit cette fois de Jonas Bendiksen, dont les clichés évoquent ici la nature et, notamment, les bois de cerfs – autres Horn que ceux utilisés par Haydn.
CD Alpha/Outhere