Giro 2022 : 14 coureurs belges au départ dont Mauri Vansevenant, Thomas De Gendt et Sylvain Moniquet

Le frère de l’autre. Lawrence est effectivement le petit frère d’Oliver Naesen. Il va participer à son deuxième Giro. En 2021, il s’était classé 8ème de la 2ème étape. Après un début de saison assez compliqué (fracture de la clavicule après seulement 6 km sur le Nieuwsblad), Lawrence Naesen arrive un peu dans l’inconnue puisqu’au départ, il n’était pas prévu. Il vient en fait remplacer Clément Berthet (FRA), victime d’une fracture de la clavicule au Tour des Alpes. Dans une équipe AG2R Citroën Team sans 'gros leader', Naesen aura pour mission de protéger Felix Gall (AUT) sur les étapes de plaine et piégeuses et il pourra jouer sa propre carte sur certains sprints.

C’est un coureur qui devrait occuper l’écran durant ce Tour d’Italie. Voici un coureur Dries De Bondt n’est pas du genre à se cacher. Travailleur et très volontaire pour passer à l’attaque, le champion de Belgique 2020 devrait logiquement se glisser dans quelques échappées. Il pourrait aussi se mettre au service d’un Mathieu Van der Poel (P-B) qui convoite le premier maillot rose au terme d’une étape inaugurale pour puncheurs. Sur l’édition 2021 du Tour d’Italie, Dries De Bondt avait signé quelques places d’honneur (4ème, 6ème et 11ème d’étapes).

Son début d’année 2022 est intéressant et encourageant (3ème du Samyn, 2ème du GP Monseré, 2ème du GP de Denain, 8ème à la Volta Limburg), De Bondt tourne autour de la victoire mais n’a pas encore scoré. Ce sera peut-être dans ce mois de mai italien.

Toujours chez Alpecin-Fenix, Senne Leysen est en quelque sorte le Tim Declercq de la formation belge. Gros rouleur, avec des qualités sur l’exercice chronométré, le fils de l’ancien coureur Bart Leysen peut tirer et contrôler un peloton sur les premières parties d’étapes. Voilà qui sera bien utile à Mathieu Van der Poel (P-B) si le champion néerlandais parvenait à prendre le maillot rose au terme de la 1ère étape.

Senne Leysen n’a participé qu’à un seul grand tour jusqu’ici, c’était déjà le Tour d’Italie l’an dernier. Un Giro 2021 traversé dans l’anonymat au niveau des résultats, mais pas au niveau du travail abattu pour l’équipe !

Voici le premier des De Gendt. Honneur alphabétique, on évoque d’abord le cas d’Aimé De Gendt (aucun lien de parenté avec Thomas d’ailleurs). Après des années 2019 et 2020 assez généreuses en résultats, Aimé De Gendt est un peu rentré dans le rang depuis un peu plus d’un an. En 2022, jusqu’ici, son meilleur résultat est une 27ème place sur le Tour des Flandres. De Gendt est un néophyte du Giro et il pourrait être un équipier utile pour le puncheur-sprinteur Biniam Girmay. Avec un effectif assez large, son équipe Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux espère briller sur tous les terrains.

Loïc Vliegen est l’autre coureur belge de la formation wallonne Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux. Il est aussi l’un des deux Wallons du peloton italien, l’autre étant Sylvain Moniquet (Lotto Soudal). Comme pour Aimé De Gendt, Loïc sera précieux pour protéger et placer Biniam Girmay. Il sera aussi le compagnon de chambre de l’Erythréen. Il connaît déjà le Giro pour y être venu en 2018 avec BMC (abandon sur la 15ème étape).

Le Liégeois de 28 ans est assez en vue dans cette saison 2022 où il a déjà décroché 4 TOP 10 (5ème du Tour de Murcie, 3ème de la Clásica Jaén, 5ème du Samyn et 3ème de la Volta Limburg).

Assez discrète depuis le début de l’année, l’équipe Israël-Premier Tech vient sur le Giro avec une formation entièrement dévouée au sprinteur local Giacomo Nizzolo. Dans le train du rapide coureur milanais, on retrouvera le Belge Jenthe Biermans qui a été ajouté pour justement solidifier le noyau autour de Nizzolo. Biermans est un coureur très prometteur chez les jeunes (deux fois 2ème de Paris-Roubaix espoirs) mais qui peine un peu à confirmer depuis son passage chez les pros. Il sera probablement cantonné à un rôle d’équipier.

La formation belge Lotto Soudal aligne trois compatriotes au départ de ce Giro et Harm Vanhoucke en fait partie. Jeune coureur de 24 ans, il sera éligible pour le classement du meilleur jeune. Plus à l’aise en montagne que sur la plaine, Vanhoucke ne sera pas vraiment utile dans le train de sprint de Caleb Ewan (AUS). On devrait donc plutôt le voir dans les offensives de moyenne et haute montagne.

Cette saison, il s’est distingué en terminant 5ème du classement général du Tour de Turquie, en se classant 4ème de la 5ème étape de Paris-Nice et en prenant l’échappée matinale lors du récent Liège-Bastogne-Liège.

Quand le nom de Thomas De Gendt apparaît sur une liste des partants d’une course à étapes, on se dit qu’il va forcément se passer quelque chose avec lui ! Mais le 'super baroudeur' De Gendt semble quelque peu éteint. Ces dernières victoires remontent au Tour de Catalogne en mars 2021 et à la 8ème étape du Tour de France 2019.

Dans une équipe Lotto Soudal qui a besoin de points UCI (pour ne pas basculer en D2 du cyclisme l’an prochain), Thomas devra bouger et tenter de tirer son épingle du jeu sur ce Giro. Comme Harm Vanhoucke, il ne sera pas très utile à Caleb Ewan. D’autant plus que De Gendt déteste frotter à l’avant du peloton. Lui, il est soit dans l’échappée, soit à l’arrière du peloton.

Thomas participe à son 22ème grand tour et on sait que l’Italie lui laisse un très bon souvenir. En 2012, il était monté sur le podium du classement général final du Giro. Après avoir notamment remporté la très prestigieuse avant-dernière étape, au sommet du Stelvio.

Le dernier des trois éléments belges de l’effectif Lotto-Soudal est le Namurois Sylvain Moniquet. Et comme les deux autres coureurs belges de son équipe, il n’aura pas vraiment de rôle dans la préparation des sprints du petit Australien. Par contre, il protègera Ewan avant l'emballage final. Moniquet a découvert les grands tours l’an dernier, sur la Vuelta. Il s’était classé à la 83ème place du général et faisait partie de l’échappée sur l’avant-dernière étape (13ème place).

À 24 ans, Sylvain a donc la caisse et le fond pour tenir le rythme intense d’une course de trois semaines et on imagine qu’il souhaite franchir un nouveau pas sur ce Giro. Peut-être en courant de manière plus offensive ? Son début de saison semble le démontrer. Moniquet était à l’attaque il y a deux semaines à Liège-Bastogne-Liège et en anticipant, il avait décroché la 31ème place. Quelques jours plus tôt, sur la Flèche Wallonne, il s’était classé 28ème. Le garçon tient la forme, nous verrons comment il peut retranscrire cela sur les routes du Giro.

Comme les Lotto Soudal, Quick-Step Alpha Vinyl présente trois Belges au départ. Et la formation de Patrick Lefevere misera probablement sur le gros abattage du premier : Pieter Serry. Le longiligne échassier aura un rôle mineur pour emmener les sprints de Mark Cavendish (GBR). Mais dans les étapes de montagne et moyenne montagne, il sera d’une précieuse aide pour les Mauri Vansevenant ou James Knox (GBR). Si une victoire belge tombe dans ce Tour d’Italie, il y a peu de chance qu’elle vienne via Serry (le garçon de 33 ans n’a jamais gagné chez les pros). Par contre, on devrait le remarquer.

Bert Van Lerberghe va lui s’installer dans le train de Mark Cavendish. Avec son mètre 90 et ses 83 kilos, le Courtraisien en impose quand il s’agit de jouer des coudes et faire de la place pour emmener son sprinteur. Avec Van Lerberghe, Davide Ballerini (ITA) et l’indispensable Michael Morkov (DAN), le missile de l’île de Man sera plutôt bien entouré.

Durant le printemps des classiques, Bert Van Lerberghe s’est distingué en se classant 8ème du Samyn et 4ème de la Nokere Koerse.

S’il va au bout, Mauri Vansevenant pourrait être le meilleur coureur belge du classement général à l’issue de ce Giro. Après avoir terminé la Vuelta 2021 à la 101ème place, il enchaîne donc avec un deuxième grand tour dans sa jeune carrière. En théorie, il doit pouvoir améliorer ce classement de 101ème.

Le fils de Wim (un papa plusieurs fois lanterne rouge des grands tours) a déjà montré qu’il marchait bien sur les profils vallonnés, mais il a encore besoin de réponses par rapport à ses qualités de pur grimpeur sur une longue course de trois semaines.

Edward Theuns est le coureur belge le plus rapide de ce Giro. Mais pas au point d’espérer qu’il puisse régler un sprint massif devant les Ewan, Cavendish ou Démare. Par contre, en se glissant dans une échappée qui irait au bout, la vitesse de Theuns pourrait faire la différence.

Après quatre Tour de France et deux Vuelta, le Gantois va découvrir le Tour d’Italie. Son début de printemps a été plutôt discret, mais il est monté en puissance pour finir 5ème du Grand Prix de l’Escaut et 6ème du Eschborn-Frankfurt la semaine dernière.

Petite anecdote, la dernière victoire d’Edward Theuns chez les pros remonte à il y a un an, en mai 2021, sur les routes du Tour de Hongrie. Tiens, tiens, le Giro s’élance justement de Hongrie…

Le 14ème et dernier coureur belge n’est pas le plus populaire. Très discret, Otto Vergaerde n’a pas encore gagné chez les pros. Jusqu’ici, il n’a participé à aucun grand tour, ce Giro sera donc une première.

Otto Vergaerde est arrivé chez Trek-Segafredo cette année, dans l’espoir de justement participer à un grand tour. Il devait participer à une course de trois semaines l’année dernière, avec Alpecin-Fenix, mais il a loupé le Tour de France la faute à un pied cassé.

Otto s’est fait connaître dans la formation Topsport Vlaanderen et a ensuite rejoint l’équipe de Mathieu Van der Poel (Corendon-Circus, puis Alpecin-Fenix). Le coureur de 27 ans a fait de la piste où il était considéré comme un talent. Lui se trouvait bon, mais pas assez rapide.

Sa mission sur ce Giro sera celle d’un équipier.